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Trésors d’archives n°32 – Plaques publicitaires (4)

    On pense parfois avoir fait un tour assez complet d’un sujet, mais de nouvelles archives nous montrent que ce n’est jamais vraiment le cas. La chasse aux plaques publicitaires d’août 1914 est riche d’anecdotes dans toute la France mais de manière plus surprenante aussi dans la zone des combats.

    Le colonel Cadoux est le commandant du 148e RI à la mobilisation. Dans ses notes personnelles pour le 20 août, un paragraphe a attiré l’attention de Christian, l’auteur du blog du 148e RI.

  • Affiches réclames en Belgique

    Après le violent combat de Dinant le 15 août 1914, le régiment s’est replié et tient les passages de la Meuse entre le nord de Dinant et le sud de Namur.

« À 6h15, le soldat Ricq, de la 12e compagnie, disparu depuis le combat du 15 août au pont de Dinant, rentre à sa compagnie venant de Maredret. Il rapporte que la garde civique de Maredret a trouvé des affiches réclames pour la margarine Axa, le bleu Reckrick et le brillant pour métaux Brasso. Ces affiches portent, au verso, des numéros et des indications kilométriques. Je donne l’ordre de saisir ces affiches partout où il en sera trouvé et je rends compte de cette trouvaille qui produit un certain étonnement. »

    La fiche matricule du soldat Ricq n’a pas été trouvée. En l’absence de prénom, difficile de l’identifier car c’est un nom très courant dans le Nord de la France où le régiment puise ses effectifs. Quoi qu’il en soit, le parcours de cet homme, non mentionné dans le JMO est intéressant en raison de son isolement par rapport à sa compagnie qu’il n’arrive à rejoindre qu’au bout de cinq jours. Ensuite parce qu’il raconte cet épisode de l’enlèvement d’« affiches réclames » par la garde civique belge. Essaie-t-il de compenser ainsi son absence ? A-t-il lui-même été surpris par ce qu’il a vu ? A-t-il été influencé par l’épisode de la chasse aux plaques Kub au début de la mobilisation en France ?

    Ce ne sont que quelques questions qui découlent de la narration de cette anecdote. Sans parler des publicités en question, qui, contrairement à celles utilisées en France, ne sont pas toutes identifiées. Qu’est-ce que le « bleu de Reckrick » ? Difficile également de déterminer l’origine des trois marques concernées sont-elles effectivement allemandes ou pâtissent-elles d’une sonorité trop peu francophone ?

    Quant aux indications kilométriques et leurs numéros, ils ont été perçus ici aussi comme des indications pour les troupes allemandes et non comme des éléments facilitant le placement des publicités.

    Le colonel prend l’initiative de faire enlever les affiches publicitaires avant d’en aviser ses supérieurs.

  • En guise de conclusion

    Il y a bon espoir de trouver au SHD des éléments complémentaires concernant cette anecdote, si les ordres du 148e RI ou de la 8e brigade d’infanterie ont été conservés, car il est dommage que pour pratiquement tous les éléments, il n’ait pas été possible d’apporter de précision.

  • Sources

Archives ecclésiastiques, Évêché Namur, fonds Schmitz, boîte 15.

Service historique de la défense :

SHD 26 N 696/1 : JMO du 148e RI, 1914.

SHD 26 N 634/1 : JMO du 45e RI, 1914.

SHD 26 N 497/13 : JMO de la 8e Brigade d’infanterie

Pour en savoir plus sur le 148e RI :

Le très complet blog du 148e RI : http://148emeri.canalblog.com/

L’article sur la période relatant également l’anecdote des affiches : http://148emeri.canalblog.com/archives/2018/04/17/36329266.html

Mise en ligne de la page : 4 décembre 2022.


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