Régiments organiques, de marche et grandes unités.
Par Eric de Fleurian
La contribution de l’Afrique du nord à la composition des armées mobilisées pour combattre en France est d’emblée très importante. Elle restera soutenue pendant toute la guerre même si la participation des unités de zouaves ira en diminuant en raison de problèmes de recrutement. À contrario, celle des tirailleurs, dont la capacité de recrutement reste importante, ira en augmentant à partir de la fin de l’année 1917.
Dès la mobilisation décrétée, conformément aux plans prévus, les régiments organiques d’Algérie et de Tunisie mettent sur pied douze régiments de marche de recrutement homogène, à 2 ou 3 bataillons chacun, regroupés dans deux divisions : les 37e et 38e divisions d’infanterie. Puis, avec les derniers bataillons restant, sont constitués quatre nouveaux régiments de marche, à recrutement non homogène, regroupés au sein d’une division : la 45e division d’infanterie.
Au Maroc, en dépit des besoins liés à la pacification de ce territoire, l’effort de participation est significatif puisqu’avec les nombreux bataillons isolés de zouaves et tirailleurs sont constitués sept régiments de marche dont la composition initiale est souvent assez peu homogène, surtout chez les tirailleurs. Ces régiments sont regroupés dans une division : la division marocaine, et deux brigades isolées. Dans un dernier effort, un huitième régiment de marche est mis sur pied en septembre 1914. Il restera longtemps isolé avant d’être endivisionné. Parallèlement à cette montée en puissance, les troupes marocaines fournissent à l’effort de guerre cinq bataillons qui sont regroupés au sein de deux régiments formant une brigade indépendante.
Les nombreuses pertes du début de la guerre et les difficultés initiales pour les compléter, notamment dans les régiments de recrutement hétérogène, amènent le commandement à conduire, dès la fin septembre 1914 et en 1915, un effort de rationalisation visant à faire coïncider le plus possible l’approvisionnement en personnel des régiments de marche d’un recrutement d’une des quatre provinces (les trois d’Algérie et la Tunisie). Cela va entraîner une valse des bataillons entre les différents régiments de marche qui, dans cette même période, font aussi l’objet de changement d’appellation successifs. Parallèlement en 1915, s’organise une permutation des bataillons restés au Maroc avec d’autres en provenance de France.
La situation se stabilise à peu près au milieu de l’année 1916 lorsque la structure des régiments est, pour tous, mise sur le modèle standard des régiments métropolitains. En 1918, enfin, on assiste à une dernière réorganisation avec la création de sept nouveaux régiments de marche, dont un marocain, et une réaffectation de différents régiments suite au passage des divisions d’infanterie sur le système ternaire (trois régiments d’infanterie par division).
Cette notion de régiment de marche, presque normale dans les troupes d’Afrique habituées à partir par fraction en corps expéditionnaire, peut perturber le lecteur ou le chercheur plutôt confronté au régiment organique de type métropolitain. Il en résulte parfois quelques difficultés dans la compréhension des rattachements affichés dans certains documents.
C’est pourquoi ce document, qui ne traite que de données d’organisation, propose une lecture croisée, avec en premier l’étude des régiments organiques, qui permet de suivre le devenir de chacun de leurs bataillons, et, ensuite, l’étude des régiments de marche, qui permet de suivre l’évolution de chacun au travers de sa composition et de ses rattachements opérationnels. Les tirailleurs marocains ont été étudiés à part car, de recrutement strictement homogène, leur constitution initiale est d’emblée une structure de marche ne reposant pas sur des unités organiques.
Nota : Toutefois, pour apporter une certaine exhaustivité à cette présentation, mais sans entrer dans le détail des combats, vous pourrez consulter, grâce aux liens intégrés dans le document et une rubrique dans les pages « Tableau de synthèse et parcours de guerre » :
– les parcours de guerre de chacun des régiments de marche de tirailleurs et des régiments mixtes de zouaves et tirailleurs étudiés (à l’exception des 14e et 17e RMT dont l’engagement n’est pas significatif du fait de leur constitution quelques jours avant l’Armistice) ;
– les tableaux récapitulatifs des engagements des grandes unités, des régiments et des bataillons.
Pour en savoir plus : Le site incontournable sur le sujet : Le site d’Eric de Fleurian, https://www.les-tirailleurs.fr/
=> Présentation
Tirailleurs algériens, tunisiens et les zouaves :
Introduction aux régiments organiques
Les régiments organiques (1) : les régiments de tirailleurs indigènes
Les régiments organiques (2) : les régiments de zouaves
Introduction aux régiments de marche
Les régiments de marche (1) : les régiments de marche de tirailleurs
Les régiments de marche (2) : les régiments de marche de zouaves
Les régiments de marche (3) : les régiments mixtes de zouaves et tirailleurs
Tirailleurs marocains
Les grandes unités ayant comporté des tirailleurs et des zouaves :
Introduction : la situation en 1914
Les grandes unités constituées en Afrique du Nord
Les grandes unités crées pendant la guerre
Les autres grandes unités
Tableaux de synthèse et parcours de guerre :
Tableaux de synthèse des régiments organiques
Tableaux de synthèse des régiments de marche
Tableaux de synthèse des grandes unités
Parcours de guerre
=> Annexes et sources
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Publication de la page : 25 octobre 2012 – Dernière mise à jour : 20 janvier 2013.