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Parcours d’un soldat du 115e, des combats à la captivité

GUILLEUX Hélène, 1914-1918, La Grande Guerre d’Olivier Guilleux. Geste éditions, La Crèche, 2003.

Olivier Guilleux, né en 1891, est un sous-lieutenant de réserve au 115e RI de Mamers. En permission, il est rappelé le dernier dimanche de juillet 1914 à Mamers. On se prépare déjà. Mobilisation, déclaration de la guerre, il est le témoin de ces étapes qui poussent l’Europe dans un nouveau conflit. L’état d’esprit à la caserne, à Mamers est restitué par le début de son récit. Le 5 août, le régiment part et séjourne autour de Verdun. C’est ensuite l’avance vers la Belgique et le tragique 22 août 1914 à Virton. La retraite et les combats qui la ponctuent, le passage par Paris, l’avance qui suit la victoire de la Marne sont autant d’étapes que ses écrits nous permettent de partager. Texte d’autant plus riche qu’il explique ses décisions, il parle de la vie quotidienne même pendant cette période mouvementée.

Mais la richesse de son récit n’est pas la seule qualité de l’ouvrage dans son ensemble.

Autre qualité, c’est que le livre propose un parcours qui va de juillet 1914 à décembre 1918. De manière originale qui plus est : d’abord par l’intermédiaire d’un carnet jusqu’à sa capture en septembre 1914, puis d’une correspondance entre cet homme et sa famille pendant sa captivité, ces échanges étant entrecoupés par deux récits rédigés après guerre. Le passage de l’un à l’autre se fait sans problème : les qualités de l’écriture du carnet se retrouvent dans les courriers.

Une troisième qualité est la clarté de ce qu’Olivier Guilleux écrit. Son carnet donne une vision très nette et vraiment bien écrite de sa campagne d’août/septembre 1914. Même s’il est au centre de l’action, il a su rendre l’atmosphère, l’attente, les combats de ce début de guerre. On marche, on creuse (déjà !), on attend, on fait mouvement, on est bombardé, on combat… La faim, la fatigue, tout ressort d’une manière précise.

La correspondance n’est pas en reste : on voit le temps qui passe, les activités des prisonniers, leur quotidien, la vie de famille qui continue. Une correspondance très riche, parfois triste, parfois drôle. Entrecoupée par le récit d’un souvenir amusant et celui de sa tentative d’évasion. Ce dernier texte conduit à la qualité suivante de cet ouvrage : la qualité de l’écriture de ce récit. Un vrai roman !

Au final, un parcours très riche et instructif sur des domaines qui ne sont pas toujours au centre des autres carnets ou correspondance publiés. Deux regrets malgré tout. La note dans la quatrième de couverture qui précise « Il existe aujourd’hui de nombreux témoignages de Poilus mais peu de récits d’officiers ». Ces dernières années, les récits de simples soldats ont certes été nombreux, mais faire un argument de vente le peu de récits d’officiers est contestable tant leur nombre est important aussi. D’autant plus que la qualité des écrits d’Olivier Guilleux n’est pas là. Et je le répète, ce texte en a.

  • En complément :

Le site des régiments de Mamers : https://115-315-27-ri-rit.go.yj.fr/index.html


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