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Le recensement (2) Instruction concernant la description

1912-1913

Instruction du préfet de Vendée pour compléter correctement les informations demandées sur la fiche de recensement : une fiche résume le vocabulaire précis à utiliser, chaque mot fait l’objet d’une explication dans les instructions qui suivent.

« Il conviendra de s’inspirer des indications suivantes pour l’établissement du signalement ci-dessus.

CHEVEUX.

L’addition du ton, clair, moyen ou foncé, aux termes blonds et châtains donne l’échelle suivante qui permet de décrire toutes les nuances :

blond clair, blond moyen, blond foncé,

châtain clair, châtain moyen, châtain foncé, châtain noir ; le qualificatif noir est réservé aux nuances à reflets bleuâtres (aile de corbeau).

Le mot brun, quelque fois employé, doit être remplacé ici par châtain foncé ou châtain noir.

– Les cheveux roux à nuance franche sont qualifiés par les termes roux clair, roux moyen, roux foncé ; lorsque le roux sera mélange de blond ou de châtain, on l’indiquera en ayant soin de mettre en avant la nuance dominante mais sans indication du ton ; exemple ; blond roux ou roux blond, châtain roux ou roux châtain.

YEUX.

L’examen porte spécialement sur l’œil gauche bien éclairé par la lumière du jour. Les nuances à noter sont :

Bleu clair, comme l’azur du ciel.

Bleu foncé, tirant sur la couleur de l’ardoise.

Bleu jaunâtre, bleu (clair ou foncé) couvert de filaments d’un jaune très clair.

Jaune clair, la partie centrale, près de la pupille, est couverte d’un jaune ressemblant à la couleur de la paille ou de l’écorce de citron. tandis que la partie extérieure, prés du blanc de l’œil, est d’un bleu clair on fonce.

Orangé plus ou moins verdâtre, le centre est teinte d’un jaune rougeâtre comme l’écorce d’orange, l’extérieur est d’un bleu verdâtre ; la partie colorée en orange est plus ou moins étendue suivant les individus ; noter suivant le cas orange légèrement verdâtre ou orange très verdâtre.

Châtain verdâtre, la partie centrale ressemble a la couleur de l’écorce de noisette desséchée ; on voit sur les bords un peu de bleu verdâtre.

Marron clair ou foncé, ces yeux sont teintés dans presque toute leur étendue d’une nuance ressemblant à l’écorce du marron d’Inde frais ; cette nuance est plus ou moins foncée. Ce sont les yeux marron foncé qu’on qualifie, à tort, de noirs.

Pour le relevé les caractères ci après, les sujets doivent être examinés soit de profit (côté droit), soit de pleine face.

FRONT. 

Le front et à examiner au point de vue de son inclinaison et de ses dimensions en hauteur et en largeur.

L’inclinaison est la direction A B de la ligne qui limite le front vu de profil quand le sujet examiné a un port de tète normal ; les termes à employer pour désigner l’inclinaison sont : fuyant, moyen, vertical et parfois proéminent.

La hauteur du front est la distance AB qui sépare la ligne d’insertion naturelle des cheveux de la proéminence des arcades sourcilières ; on note : petit, moyen, grand. (Le front de hauteur moyenne correspond a peu près au tiers de la hauteur du profit, de l’insertion des cheveux la pointe du menton.)

La largeur du front (à voir de face) est la distance appréciée transversalement d’une tempe à l’autre ; noter également : petit, moyen, grand.

NEZ. 

On examine le nez au point de vue de la forme de sa ligne dorsale et de l’inclinaison de sa base, puis des trois dimensions en hauteur, saillie et largeur ; la largeur seule doit être vue de face. Le dos du nez est envisage de profit, depuis le creux de la narine C jusqu’au bout du nez D. 

Toutes les lignes dorsales se rattachent à l’une des formes suivantes : cave, rectiligne, convexe (abréviativement vexe) ou busqué.

Dans la forme cave, la partie supérieure descend en ligne a peu près droite et la partie inférieure se porte en avant de sorte que l’ensemble présente une ligne concave dans la forme rectiligne, le dos du nez est droit de la racine au bout ; dans la forme dite rexe, la ligne correspond a une courbe convexe a peu près régulière ; le dos brusqué est une variété du dos vexe, mais alors que ce dernier forme une courbe régulière, le dos brusqué se compose de deux lignes légèrement courbes qui se coupent au tiers supérieur du dos du nez en formant un angle obtus.

On remarque parfois des lignes dorsales qui présentent des sinuosités plus ou moins accentuées tout en rentrant dans l’une des catégories visées ci-dessus ; lorsque cette particularité est bien apparente, on la désigne par l’adjonction des termes cave, rectiligne, vexe et busqué, du qualificatif sinueux ; on dira par conséquent, cave sinueux si l’ensemble du dos présente un creux, rectiligne sinueux si la direction générale est droite, et vexe sinueux ou busqué sinueux si le dos fait un coude. Remarquer que le terme sinueux ne peut être employé seul.

L’inclinaison de la base du nez est indiquée non pas par la ligne qui va de la lèvre supérieure au bout du nez en suivant le bas du cartilage médian, mais par la ligne E D qui part du point d’attache de la narine droite à la joue pour arriver au bout du nez en suivant le bord libre de la narine. Cette inclinaison peut être relevée, horizontale ou abaissée.

On apprécie la hauteur du nez entre le point C (racine) et le point E (attache de la narine a la joue) ; un nez de hauteur moyenne est un peu. inférieur au tiers du visage et, par conséquent, plus petit à proportions égales qu’un front moyen.

La saillie du nez est la distance comprise entre le point d’attache E de la narine à la joue et le bout du nez D.

La largeur est la plus grande distance comprise entre les deux ailes du nez. On se sert, pour répondre à ces trois dernières rubriques, des termes : petit, moyen, grand.

VISAGE.

Large, la largeur de la face est presque égale à la hauteur.

Rond, peut être inscrit dans un cercle.

Étroit, largeur de la face au dessous de la moyenne.

Long, développement anormal de la face en hauteur.

Plein, osseux, caractères relatifs à l’état graisseux.

La forme du visage ovale, qui est celle du plus grand nombre, n’est pas à noter.

RENSEIGNEMENTS PHYSIQUES COMPLÉMENTAIRES

Les renseignements qui suivent doivent seuls être inscrits le cas échéant ; il ne faudrait pas, par exemple, noter bouche moyenne ou menton rond, ces caractères n’ayant, en raison de leur fréquence, aucune valeur recognitive.

Teint basané, jaune, bistré.
Teint coloré, sanguin, fleuri.
Teint pâle, oppose au précédent.
Rousseurs (quelques taches de… ou nombreuses taches de… ).
Nez tordu à gauche ou à droite, le bout du nez est à gauche ou à droite du milieu du visage ; il s’agit de la gauche ou de la droite du sujet considéré.
Lèvres minces ou lèvres épaisses, caractères correspondant respectivement à une bouche pincée et à la bouche lippue.
Bouche très petite ou très grande, d’une commissure à l’autre.
Menton fuyant, la ligne de profit du menton, considéré de haut en bas, se dirige vers l’arrière.
Menton saillant, la ligne de profil se dirige vers l’avant (menton de galoche).
Menton à fossette, creux rond ou allongé sur la pointe du menton.
Oreille plate, l’ourlet n’existe pas ou il est à peine marqué.
Oreille largement ourlée, l’ourlet G présente une largeur de cinq a dix millimètres.
Lobe de l’oreille collée, la ligne d’attache du lobe K se soude à la joue en descendant au lieu de remonter, comme on le remarque dans la plupart des cas.
Oreilles très écartées, le pavillon est détaché de la tête (oreilles décollées).
Sourcils clairsemés ou drus, les poils sont peu abondants ou très fournis.
Sourcils réunis ou écartés, les têtes des sourcils se rejoignent ou sont séparées par un intervalle de 3 ou 4 centimètres.
Yeux saillants, le globe de l’œil sort de l’orbite.
Yeux enfoncés, le globe de l’œil est fortement rentré dans l’orbite et cache sous l’arcade sourcilière.
Louche en dedans, le regard est dirigé du côté du nez.
Louche en dehors, le regard est dirigé vers l’extérieur.
Cou court ou long, à noter dans les cas bien tranchés.
Larynx saillant, pomme d’Adam proéminente.

MARQUES PARTICULIÈRES.
Elles doivent toujours être repérées, exemple :

Cicatrice de coupure à 2 centimètres au-dessus du milieu du sourcil droit.
Cicatrice d’abcès à 5 centimètres sous le lobe de l’oreille gauche.
Cicatrice de brûlure sur le dos de la main droite, 2 centimètres au dessus de l’index.
Cicatrice de furoncle sur la face postérieur du cou, côté gauche.
Nævus, tache ronde colorée de la peau.
Envies, taches plus étendues, de forme irrégulière et de colorations variées rappelant les teintes suivantes : café au lait, vin, raisin, fraise, couenne, etc.
Tatouages, indiquer la couleur, le sujet, les dimensions.

Les nævus, envies et tatouages doivent être repérés comme il est indique ci-dessus pour les cicatrices. »


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Une version simplifiée des consigne est mise en place l’année suivante.

De telles instructions existaient avant 1910, mais je n’en ai pas trouvé trace pour l’instant.

Sources :

Préfecture de Vendée, Recueil des actes administratifs 1911, Imprimerie Roche-Jourdain, la Riche-sur-Yon, 1912, pages 484 à 489.
Préfecture de Vendée, Recueil des actes administratifs 1912, Imprimerie Roche-Jourdain, la Riche-sur-Yon, 1913, page 449.

Important : les deux volumes, autrefois disponibles sur le site des Archives départementales de Vendée ne le sont plus.


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