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Le livret matricule (2) comparaison avec la fiche matricule

Comparaison avec les informations de la fiche matricule

Il faut imaginer le travail des secrétaires du bureau de recrutement chargés de remplir les fiches de registres matricules à l’aide des documents envoyés par les corps. Au final, une source qui nous est indispensable mais qui est loin de rassembler toutes les informations qui étaient contenues dans le livret matricule. Ce dernier, envoyé au bureau de recrutement, était finalement détruit une fois le conscrit libéré de ses obligations militaires.

La description de ce document peut laisser des regrets à ceux qui cherchent les détails du parcours d’un soldat. Ils ont bien été détruits. Tous. Tous, à l’exception de quelques pièces isolées, retrouvées dans des dossiers comme c’est le cas de celui de Joseph Decoularé-Delafontaine. Mis en parallèle avec la fiche matricule, nous allons pouvoir constater la richesse de cette source perdue mais aussi ses lacunes, car il y en a.

Méthode :

Afin de comparer fiche matricule et livret matricule, il a été réalisé une petite biographie à l’aide de la fiche et une seconde avec le livret. Les passages du texte réalisé avec la fiche matricule sont en italique. Les mêmes phrases ont été gardées et ont été laissées en italique quand des informations se retrouvent à la fois dans la fiche et dans le livret. L’objectif étant de comparer les deux documents, ces biographies ne comportent aucune hypothèse, aucune déduction, seuls les faits indiqués dans chaque document ont été utilisés. Il n’a été fait usage d’aucun autre document (état civil, courriers annexés au livret…).

Avec la fiche matriculeAvec le livret matricule
La jeunesse :
Joseph Jacques René Becoularé-Delafontaine est né le 19 avril 1893 à Auffray, dans le département de la Seine Inférieure. Ses parents sont Marcel Becoularet-Delafontaine et Marie Thérèse Hüe, qui habitent à Auffay.


Suite à son recensement, il est inscrit sous le numéro 20 de la liste du canton de Tôtes et est reconnu bon pour le service armée par le conseil de révision. Il devient le matricule 838 de la classe 1913 au bureau de recrutement de Rouen Nord.
Au moment de son incorporation, Joseph a le niveau du certificat d’études primaires et travaille comme employé d’usine. Il mesure 1 mètre 70, a les cheveux châtains clairs, les yeux bleus.

Au service militaire :
Il est incorporé à compter du 27 novembre 1913 au 39e régiment d’infanterie, 12e compagnie, sous le matricule 5454.

Mobilisé :
La mobilisation du 2 août 1914 le trouve à la caserne où il effectue son service militaire. Du 2 août 1914 au 31 décembre 1914, il est dans la zone des armées avec la 12e compagnie du 39e régiment d’infanterie.

Il change d’affectation le 5 octobre 1915 quand il passe au 19e Escadron du Train des Equipages Militaires, service automobile, suite aux prescriptions d’une note du Grand Quartier Général. Il devient brigadier le 17 février 1916 puis passe au 3e ETEM le 13 juin 1916. Il devient maréchal des logis le 28 juillet 1917 puis adjudant le 2 janvier 1919.

Il est mis en congés illimité de démobilisation le 2 septembre 1919 avec le 9e échelon, par le dépôt démobilisateur du Groupe d’aérostation de Saint-Cyr. Il se retire à Neuilly, au 38 bis avenue de Neuilly. Dès le 2 septembre 1921, il s’installe à Paris.

L’après-guerre :
En tant que réserviste, il est affecté au 3e bataillon du 1er régiment d’aérostation. Il est dispensé de période d’exercices en vertu de l’article 40. Ensuite, il est successivement affecté au 2e puis au 1er régiment de DCA avant de revenir au 39e RI.
En tant que territorial, il passe le 19 mars 1930 au Centre de mobilisation d’artillerie 23.

Mobilisé à nouveau :
Il déménage une dernière fois le 17 juin 1938 au 29 avenue Henri Barbusse à Colombes. Il est mobilisé le 28 septembre 1938. Il arrive au CMA23 le 29 septembre et rentre chez lui le 7 octobre. Il est appelé une seconde fois le 25 août 1939 à la 406 DCA, 132e batterie.


Le 27 décembre 1939, il est affecté à la DAA de Paris, puis il est rattaché au dépôt de guerre n°421 de Romainville avant d’obtenir une affectation réservée le 10 mai 1940, ce qui lui permet d’être renvoyé provisoirement.
La jeunesse :
Joseph Jacques René Becoularé-Delafontaine est né le 19 avril 1893 à Auffray, dans le département de la Seine Inférieure. Ses parents sont Marcel Becoularet-Delafontaine et Marie Thérèse Hüe, qui habitent à Auffay.


Suite à son recensement, il est inscrit sous le numéro 20 de la liste du canton de Tôtes et est reconnu bon pour le service armée par le conseil de révision. Il devient le matricule 838 de la classe 1913 au bureau de recrutement de Rouen Nord.
Au moment de son incorporation, Joseph a le niveau du certificat d’études primaires et travaille comme employé d’usine. S’il ne sait pas nager, il a obtenu en 1910 du préfet du Nord le certificat de capacité pour la conduite des voitures automobiles. A son arrivée à la caserne, il mesure 1 mètre 70, a les cheveux châtains clairs, les yeux bleus. Il pèse 58 kg, a un périmètre thoracique de 80/86, une constitution A/B, une acuité visuelle faible.

Au service militaire :
Il est incorporé à compter du 27 novembre 1913 au 39e régiment d’infanterie, 12e compagnie, sous le matricule 5454. Son instruction commence le 28 novembre. Il reçoit son fusil, le 38510E, une pioche avec étui (n° 903), son képi à la taille 56, ses brodequins pointure 28-3 et tous les autres éléments de son uniforme et de son équipement, adaptés à sa taille.
Il a commencé le cours d’élève caporal le 20 décembre 1913, mais l’année étant grattée, il y a un doute sur 1913. Il obtient une permission du 21 au 29 décembre 1913. Du 20 au 30 mars 1914, il est en subsistance à la fraction détachée de la 10e compagnie. Alors qu’il est en permission du 5 au 18 avril 1914, son instruction est jugée suffisante pour qu’il soit mobilisable à partir du 15 avril 1914.
Commence pour lui une période un peu mouvementée, marquée par plusieurs punitions : le 23 mai 1914, le colonel du 39e RI lui inflige 12 jours de consigne au quartier au motif suivant : « Etant dans un café de la ville, ne s’est pas levé à l’entrée d’un officier. Lorsque cet officier lui en a fait l’observation, s’est à peine levé de sa chaise », 1ère fois. Le 2 juin, le capitaine commandant la compagnie lui inflige 4 jours de consigne au quartier car « ne s’est pas fait couper les cheveux malgré l’ordre donné », 1ère fois. Finalement, le 11 juin, le capitaine commandant la compagnie lui inflige 8 jours de salle de police car « arrivant en retard au rassemblement et recevant de son caporal l’ordre de se dépêcher a répondu « si vous aviez voulu aller aux cabinets à ma place ». A menti pour se disculper ». 1ère fois.

Mobilisé :
La mobilisation du 2 août 1914 le trouve à la caserne où il effectue son service militaire. Du 2 août 1914 au 31 décembre 1914, il est dans la zone des armées avec la 12e compagnie (3e bataillon) du 39e régiment d’infanterie. Il passe en subsistance au 3e Escadron de Train des Equipages Militaires à la date du 27 septembre 1914 après avoir été fait prisonnier et avoir réussi à s’échapper au cours de la bataille de la Marne.
Le 5 mars 1915, sous un bombardement à Verdun, est allé récupérer des pièces sur une automobile du 3e CA endommagée par un obus. Le 31 mars 1915, il a 4 jours de prison par le capitaine commandant le quartier général car il « A égaré son feuillet de matériel et son permis de circulation ».

Il change officiellement d’affectation le 5 octobre 1915 quand il passe au 19e Escadron du Train des Equipages Militaires, service automobile, suite aux prescriptions d’une note du Grand Quartier Général. Il devient brigadier le 17 février 1916 puis passe au 3e ETEM le 13 juin 1916. C’est à ce moment qu’il reçoit sa citation :
Citation à l’ordre du 3e CA du 17 juin 1916 : »Actif et plein d’entrain et de dévouement, toujours prêt à marcher, s’est signalé en plusieurs circonstances tant dans la troupe qu’ultérieurement dans le service automobile du CA.
1er – Fait prisonnier pendant la bataille de la Marne, a réussi à tromper la surveillance de l’ennemi et a rejoint son bataillon.
2e – Devant Verdun, le 5 mars 1915, s’est offert pour aller dans un violent bombardement tenter de ramener une voiture automobile du CA endommagée par un obus. N’y pouvant réussir, a sans souci du danger réel et permanent, démonter et rapporter diverses pièces encore utilisables ».

Il arrive le 13 juin au 3e ETEM, à la 8e compagnie, en tant que 2e conducteur. Le 15 juin, il passe à la TM171, 1er groupe d’aviation à Dijon. Affecté comme élève pilote au 1er groupe d’aviation par décision du Grand Quartier Général du 8 novembre 1916, il y arrive le 16 novembre. Ensuite, il part pour l’école d’aviation militaire d’Etampes le 14 janvier 1917. Il est nommé brigadier le 17 février 1917.
Il part pour l’école de Tours le 18 juillet 1917. Il devient maréchal des logis le 28 juillet 1917 puis est dirigé vers d’école d’aviation d’Avord le 19 décembre 1917. Le 16 mars 1918, il est à l’école de Châteauroux. C’est au moment de son départ de Châteauroux pour son retour à l’école d’Avord le 6 avril 1918 que se situe sa dernière punition : 8 jours de prison par ordre du capitaine commandant l’école car il « A commis un faux sur la fiche d’émargement des différents chefs de service lors de son départ de l’école de Châteauroux le 6 avril 1918 ».

Le 29 mai 1918, il est finalement dirigé vers l’école de Chartres : venu comme sergent, il est nommé puis adjudant le 2 janvier 1919. Il passe à Nanterre le 26 février 1919 à la 1ère Compagnie d’ouvriers du 1er Croupe d’aviation. Il est mis en congés illimité de démobilisation le 2 septembre 1919 avec le 9e échelon, par le dépôt démobilisateur du Groupe d’aérostation de Saint-Cyr. Il se retire à Neuilly, au 38 bis avenue de Neuilly. Dès le 2 septembre 1921, il s’installe à Paris.

L’après-guerre :
En tant que réserviste, il est affecté au 3e bataillon du 1er régiment d’aérostation. Il est dispensé de période d’exercices en vertu de l’article 40. Ensuite, il est successivement affecté au 2e puis au 1er régiment de DCA avant de revenir au 39e RI.
En tant que territorial, il passe le 19 mars 1930 au Centre de mobilisation d’artillerie 23. Il déménage une dernière fois le 17 juin 1938 au 29 avenue Henri Barbusse à Colombes.

Mobilisé à nouveau :
Il est mobilisé le 28 septembre 1938. Il arrive au CMA23 le 29 septembre et rentre chez lui le 7 octobre. Il est appelé une seconde fois le 25 août 1939 à la 406 DCA, 132e batterie
de DAT. Il est désigné pour suivre les cours de DCA à Suippe du 15 novembre au 15 décembre 1939. Il est pris en subsistance par la 11e batterie du 402e régiment de DCA. 
Le 27 décembre 1939, il est affecté à la DAA de Paris à la 109e batterie du 401e Régiment d’artillerie de DCA par la décision n°15 du capitaine Paoletti, commandant provisoirement le groupement de projecteurs n°2. Puis il est rattaché au dépôt de guerre n° 421 de Romainville. Il part en permission du 12 au 20 janvier 1940 avant d’obtenir une affectation réservée le 2 mai 1940, ce qui lui permet d’être renvoyé provisoirement dans ses foyers le 10 mai 1940.
  • Remerciements :

Un grand merci à Valérie Q. qui a trouvé l’Arlésienne aux Archives départementales de Seine Maritime et à Isabelle S. pour la fiche matricule. Sans elles, cette page n’aurait pas pu être réalisée.

  • Source :

Fiche matricule : Archives départementales de Seine-Maritime, 1R3345.

Livret matricule : Archives départementales de Seine-Maritime, 1R2642.


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