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Le bulletin des communes

Découvrir ce que savait la population

Une fois les hommes partis, restent les civils certes occupés aux tâches quotidiennes et à gérer l’absence des mobilisés et pour beaucoup à s’inquiéter pour eux. À une époque où l’information n’est pas instantanée comme aujourd’hui, les moyens d’obtenir des nouvelles ne sont pas très nombreux. Il s’agit essentiellement des courriers envoyés par les mobilisés, des nouvelles transmises oralement par les blessés et les permissionnaires, et la presse. Il existe une autre source pour se rendre compte de ce que savaient les civils : le bulletin des communes.

  • Informer la population, même la plus isolée

Depuis le 3 août 1914, le ministère de l’Intérieur envoie quotidiennement un télégramme aux préfets. Ce télégramme les informe des nouvelles officielles. Le 5 août, le cabinet du ministre indique que désormais, ce texte devra être imprimé et transmis à toutes les communes afin d’informer rapidement la population du déroulement des opérations. Officiellement, l’objectif est « d’empêcher la propagation de nouvelles fausses ou tendancieuses« , mais on le constate à la lecture, il s’agit aussi de ce que l’on appellera rapidement de la propagande.

Voici le texte du ministère de l’intérieur qui organise cette publication (Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 5R1) :


En raison de l’intérêt qu’il y a pour la population dans les circonstances présentes à connaître les nouvelles parvenues au Gouvernement et empêcher la propagation de nouvelles fausses ou tendancieuses, j’ai décidé qu’il serait créé par vos soins dans chaque département ou chaque arrondissement une publication officielle qui sous le nom de Bulletin des Communes reproduirait exclusivement et intégralement le texte du télégramme que depuis le 3 août courant je vous adresse pour être porté à la connaissance des populations. Un bulletin sera imprimé chaque jour dès la réception du télégramme quotidien et expédié aussitôt et autant que possible le soir même à tous les maires. Il sera imprimé au recto seulement de manière à pouvoir être affiché par les soins de la Municipalité. Dès sa réception il contiendra sur le côté de façon très apparente le mot à afficher et en bas :

« À Monsieur le Maire de la Commune d… »

Il vous sera loisible de vous adresser à l’imprimerie du chef-lieu de département ou d’arrondissement qui vous paraîtra le mieux en mesure d’effectuer ce travail. Rien ne s’oppose à ce que dans le même département cette impression soit faite simultanément dans plusieurs chefs-lieux chacun pour sa circonscription s’il y a dans ce département plusieurs outillages suffisant.

Le but à atteindre étant l’arrivée rapide du bulletin dans chaque commune. Les dépenses que nécessiteront l’impression et l’envoi de cette feuille seront supportées par mon Ministère.

Veuillez me faire connaître comment les présentes instructions ont été appliquées et m’indiquer approximativement le montant de la dépense journalière en prenant pour base l’étendue donnée aux télégrammes des 3 et 4 courant.


Réponse du préfet des Basses-Alpes au cabinet du Ministre :

« Bulletin Communes sera imprimé dans chaque arrondissement dépense totale pour tout le département cinquante francs par télégramme.

Digne, le 6 août 1914″

L’intérêt d’un tel document, c’est qu’il nous montre clairement ce que savait la population. Évidemment, elle pouvait compléter avec les journaux, mais ces nouvelles devaient arriver rapidement à la population, l’idéal suivant le cabinet du ministre étant que la majorité des communes reçoivent dans la journée l’affiche réalisée.

Il ne s’agit pas d’un journal. Ce bulletin a vocation à être affiché dans chaque commune. Il n’est donc imprimé qu’au recto de la feuille et le plus souvent avec la mention « À afficher » imprimée dans un coin.

Ce qui est encore plus intéressant, c’est que l’existence de cette affiche explique nombre de bruits qui ont couru au début de la guerre, en particulier parmi les combattants. Il est probable que dans les communes traversées lors de la montée vers la zone des combats, notamment en août 1914, les hommes aient pu lire ces affiches, recevoir l’information par l’intermédiaire de discussions. Une photographie montre qu’à défaut d’affiche, le texte était diffusé avec les moyens du bord : de manière manuscrite sur papier probablement, sur un tableau dans le cas ci-dessous :

Ce bulletin va semble-t-il rythmer la vie des habitants de certaines communes. En effet, des plaintes arrivent à la préfecture en raison du laconisme croissant des informations transmises et de l’heure tardive d’arrivée. Cela s’explique en partie par la difficulté de transmettre les affiches rapidement dans certains départements où les déplacements sont difficiles (en particulier dans les Basses-Alpes, département d’où proviennent les documents étudiés). Un service télégraphique est d’ailleurs organisé afin d’envoyer un résumé de ces bulletins dans tous les bureaux télégraphiques de France à partir du 17 septembre 1914.

Deux plaintes montrant l’importance du service pour la population (AD04, 5R1) :


Corbières, le 26 septembre 1914
Monsieur le Préfet,


J’ai l’honneur de vous faire connaître que la population se plaint que depuis quelques jours les dépêches officielles de 15 heures ne sont plus communiquées et celles de 23H sont d’un laconisme déconcertant.

Il me paraîtrait juste et très utile que l’anxiété angoissante dans laquelle nous vivons fut au moins calmée par la réception de télégrammes officiels complets tels qu’on les reçoit dans certaines localités plus importantes et cela avant la publication dans les journaux ou au bulletin des Communes.

Vous m’obligeriez donc beaucoup de donner des instructions nécessaires afin que les communiqués officiels parviennent tous au bureau de Corbières comme dernièrement vers neuf heures du soir.

Daignez agréer, Monsieur le Préfet, avec mes remerciements anticipés, l’hommage de mon respectueux dévouement.

Le Maire


Meironnes, le 24 octobre 1914
Monsieur le Préfet,

Nous recevons dans cette commune un télégramme officiel par jour, télégramme qui nous arrive ordinairement le matin et je constate que très rarement un deuxième télégramme est donné par la presse et même affiché à Barcelonnette et ne nous est pas communiqué. (…)

L’évolution du contenu :

Les premiers messages ont un style télégraphique, à proprement parlé (bulletin n°1 des Basses-Alpes, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 5R1).


RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

BULLETIN DES COMMUNES N°1
Le 3 août 1914

1° Violation frontière avec réquisition bestiaux sur quelques points par détachements allemands, notamment environ Belfort.

2° Gouvernement italien a notifié officiellement gouvernement français déclaration neutralité Italie.

3° Pour raison santé, M. Gauthier, ministre Marine, a offert démission et a été remplacé par M. Augagneur. M. Albert Sarraut nommé ministre Instruction publique. M. René Viviani, désirant conserver toute action gouvernementale dans ses mains et se donner tout entier à responsabilité, garde présidence Conseil sans portefeuille. M. Doumergue nommé ministre Affaires étrangères.

4° MM. Abel Ferry et Jacquier, sous-secrétaires d’État, ont spontanément offert démission pour rejoindre poste mobilisation. Conseil ministres les a félicités de ce patriotisme ; ils rejoindront postes Verdun, Nancy, mais Conseil a refusé démission.

Puis, rapidement, les phrases sont complètes et forment des petits textes thématiques. Ces thèmes vont évoluer au cours des différentes étapes du conflit. Ainsi, l’organisation en trois secteurs (aile droite, centre et aile gauche) est remplacée par celles en secteurs géographiques.

On notera ce que l’on appelle une langue de bois systématique, des textes stéréotypés et donnant une vision lointaine de la réalité de la guerre, intégrés dans ce que l’on nomme le bourrage de crâne. Les textes sont rassurants : on cite les victoires, les ennemis sont toujours inférieurs aux combattants français et alliés. Au début de la guerre, ils ont faim par exemple. Et pendant le recul des troupes suite à la bataille des frontières, les contre-attaques françaises sont mises en avant mais en oubliant de mentionner les avancées allemandes. Le 27 août, le bulletin parle encore d’avancées entre Nancy et les Vosges. Ce n’est que le 31 août que la phrase « les progrès de l’aile marchante allemande nous obligent à céder du terrain« . L’effet dut être terrible sur la population après des communiqués tous si positifs. Ils deviennent plus nuancés, admettant à demi-mots, des échecs. Et le 2 septembre est publiée la proclamation du gouvernement expliquant le départ vers Bordeaux. Un simple regard sur une carte montre alors le recul. On ne met donc en avant que les aspects favorables aux Français. Il va de soi qu’en septembre, il devient difficile de cacher la réalité de la situation. Mais par des formulations habiles, mêmes les victoires allemandes sont minorées, les offensives allemandes étant systématiquement repoussées, parfois avec des pertes exorbitantes. Puis les informations se font beaucoup plus rares avant la mise en place des dépêches du matin et de la soirée.


RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

BULLETIN DES COMMUNES N°73
Le 23 septembre 1914, 16h. 10.
À notre aile gauche
Sur la rive droite de l’Oise nous avons progressé dans la région de Lassigny où se sont livrés des combats violents. Situation inchangée sur la rive gauche de l’Oise et au Nord de l’Aisne.

Au centre
Entre Reims et la Meuse, aucune modification notable. Dans la Woevre, au Nord-Est de Verdun et dans les directions de Mouilly et de Dompierre, l’ennemi tente des attaques violentes qui ont été repoussées. Dans le sud de la Woevre, il tient la ligne Rochecourt, Seicheprey, Lirouville, d’où il n’a pas débouché.

À l’aile droite (Lorraine et Vosges)
Les Allemands ont évacué Nomény et Arracourt et ont montré peu d’activité dans la région de Domèvre.

Théâtre d’opérations Austro-Russe
On annonce la prise par les Russes de la forteresse de Jaroslaw en Galicie.


Le 24 septembre 1914, 7h.
La bataille engagée sur l’Aisne dure depuis 8 jours, mais il n’y a pas lieu de s’en étonner si on se rapporte aux souvenirs de la guerre Russo-Japonaise.

La bataille de la Marne a été une action engagée en rase campagne et a débuté par une reprise générale d’offensive française contre un ennemi qui ne s’y attendait pas et qui n’avait eu le temps d’organiser sérieusement des positions défensives ; il n’en est pas de même pour la bataille de l’Aisne où l’adversaire qui se repliait s’est arrêté sur des positions que la nature du terrain rend, en beaucoup d’endroits, très solides par elles-mêmes et dont il a pu progressivement améliorer l’organisation. Cette bataille de l’Aisne prend donc, sur une grande partie du front, un caractère de guerre de forteresse analogue aux opérations de Mandchourie. On peut ajouter que la puissance exceptionnelle du matériel d’artillerie lourde allemande et canon de 75 français, donne une valeur particulière aux fortifications passagères que les deux adversaires ont établies. Il s’agit donc de reconquérir des lignes retranchées successivement, toutes précédées de défenses accessoires et notamment de réseaux de fil de fer avec mitrailleuses en caponnières. Dans ces conditions la progression ne peut être que lente et il arrive très fréquemment que les attaques ne progressent que de 500 mètres à 1 kilomètre par jour.

AVIS
Pour nos soldats

Pour l’application d’un ordre du Ministre de la Guerre, tous les dons gracieux en tricots et vêtements chauds pour l’armée seront reçus :

1° Au magasin d’habillement du dépôt du 3e de ligne de Digne ;

2° Dans toutes les mairies du département. Ces dons seront remis aux maires qui les feront parvenir au Commandant d’armes de Digne.

Par extension des prescriptions du Ministre, les parents qui ont des fils à l’armée et qui désirent leur faire parvenir des effets de même nature pourront les adresser au dépôt du corps auquel appartiennent ces militaires. Les colis, qui ne devront pas dépasser le poids de 3 kilog., seront solidement confectionnés. L’adresse, très lisible, portera les indications donnant d’une façon précise l’indication du dépôt et la désignation du militaire auquel le colis est destiné.

Exemple d’une adresse :

Expéditeur : Louis Nicot, cultivateur à Bandol (Var.)

Destinataire : Dépôt du 3e Régiment d’infanterie à Digne, 2e Compagnie du 1er Bataillon du 3e Régiment d’infanterie

Ces colis seront expédiés à leur destination dans le plus bref délai possible.


Le Général Commandant de la 15e Région,
SERVIERE.
Digne, Imprimerie Vial.

  • Des nouvelles de la guerre et des informations locales

Comme on peut le constater sur l’exemple transcrit ci-dessus, la publication du bulletin pouvait être complétée par des textes de la préfecture, de l’autorité militaire, importants pour la population (administratif, concernant les aides, les rumeurs, les affectations, les demandes de personnels particuliers…). Ces textes sont séparés du reste des informations et titrés « Avis« . C’est le cas pour les Basses-Alpes pour 86 des 264 numéros. Ponctuels dans les Basses-Alpes, ces avis sont au contraire quotidiens dans la Meuse.

Pour le bulletin du 24 septembre dont le texte a été transcrit pour les Basses-Alpes, voici le même tel qu’il a été publié en Meuse (Archives départementales de la Meuse, 94 T. Accès direct au site) :


N° 37 – Du 24 Septembre 1914

BULLETIN DES COMMUNES
DE L’ARRONDISSEMENT DE VERDUN

Verdun . – Imp. Th. LEFÈVRE (à Afficher à la porte de la Mairie)


DÉPÊCHES ARRIVÉES À LA SOUS-PRÉFECTURE

Dépêches Officielles

1° À notre aile gauche :
Sur la rive droite de l’Oise nous avons progressé dans la région de Lassigny où se sont livrés des combats violents. Situation inchangée sur la rive gauche de l’Oise et au Nord de l’Aisne.

2° Au centre :
Entre Reims et la Meuse, aucune modification notable. Dans la Woëvre, au Nord-Est de Verdun et dans les directions de Mouilly et de Dompierre, l’ennemi tente des attaques violentes qui ont été repoussées. Dans le sud de la Woëvre, il tient la ligne Rochecourt, Seicheprey, Lironville, d’où il n’a pas débouché.

3° À notre aile droite :
Les Allemands ont évacué Nomény et Arracourt et ont montré peu d’activité dans la région de Domèvre.

Théâtre d’opérations austro-russes.
On annonce la prise par les Russes de la forteresse de Jaroslaw en Galicie.


Comité de Ravitaillement et d’Assistance
de l’arrondissement de Verdun

2e LISTE DE SOUSCRIPTION.



Report de la 1re liste1925 fr.


MM.HILLOT, conseiller municipal20



RAVENEL, préposé en chef à l’octroi10



BARTHELEMY-GABRIELLI, entrepreneur10



BEYER, conseiller municipal50



MARTIN, capitaine cdt la cie de sapeurs-pompiers10



GERGOIRE, commissaire de police10



BAYARD, lieutenant de la Garde civile20



ISRAEL Frères (aux Armées)30



VALADIER, conseiller municipal50



WILLEMIN Albert, officier de la Garde civile50



MONIN, professeur au collège5



NAVEL, conseiller municipal50



LEJEUNE-MORIN, conseiller municipal50



EVRARD, conseiller d’arrondissement50



LEHMANN, caporal-interprète militaire50



Lieutenant OSIECKI10



Capitaine LEPRINCE du 5e d’artillerie20



ETRINGER, officier d’administration d’artillerie5



ETRINGER, prêtre infirmier2



LALLEMENT-LAISNE, hôtel de la Meuse100



E. GAUNY, négociant25



G. LEGARDEUR, minotier100



RUFF, rabbin25



Caisse de Secours de M. le Rabbin50



NEY-HUMBERT, rentier100



CLAINE, secrétaire honoraire de la Sous-Préfecture10



MEDARD, capitaine cdt au 5e rég. d’artillerie50



ZIMMERMANN, officier d’administration5



MARE, professeur au collège5



ROBINET, rentier de Belleville20



Eugène CLERC, rentier100



Ernest LEVY, négociant50



BOUQUET, receveur des finances50



VAUTRIN, président du Tribunal civil100



GEORGE, procureur de la République100



LANTENOIS, ancien Maire100



BORDE, Café de Paris20



Mme TOUHIER, cantinière au 162e rég. d’Infanterie5



Lucien ADAM, dessinateur, rédacteur volontaire à la Sous-Préfecture5



Capitaine ROBERT, Etat-Major du Gouverneur5



G. BERNANOSE, étudiant5



TOTAL de la 2e liste3647 fr.



Verdun. – Imprimerie Th. LEFEVRE, 8, rue Basse-Saint-Paul.

Cela montre que ces publications départementales sont toutes différentes à l’exception de la partie officielle arrivant par télégramme.

  • Une grande variété de bulletins

Pour simplifier, il y eut autant de bulletins que de départements. En effet, publiés sous la responsabilité de la préfecture, on trouve une présentation différente d’un département à l’autre, des informations différentes à l’exception de la partie transmise par le gouvernement.

On peut être aussi confronté à des différences de numérotation entre les départements, voire à une absence de numérotation dans certains. Le bulletin n° 86 donne les dépêches officielles du 31 octobre 1914 pour le Doubs, celles du 15 novembre 1914 dans la Meuse et celles du 6 octobre dans les Basses-Alpes ! Ces variations montrent une fois encore qu’il s’agit d’une publication sous l’autorité du préfet et de ce fait, qui connaît une grande variété d’un département à l’autre, même si on y trouve une partie commune, les dépêches officielles.

Plus surprenant, c’est qu’il semble que la parution n’ait pas été aussi régulière que prévue dans les différents départements : celui des Landes indique une publication le mercredi et le samedi.

  • La fin de la publication

Le service prend fin le 3 avril 1915 par décision du ministère de l’intérieur. L’argument est que le bon fonctionnement des communications postales et télégraphiques rend inutile la poursuite de ce service. Peut-être faut-il aussi y voir une volonté de faire des économies, la publication de ce bulletin revenant assez cher dans chaque département ?

Transcription du télégramme reçu le 2 avril 1915 à la préfecture de Digne (Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 5R1) :


Intérieur Bureau du cabinet à Préfet Digne

Il m’a paru que publication bulletin des communes destiné à porter rapidement à connaissance populations nouvelles de guerre n’avait plus raison d’être et pouvait prendre fin sans inconvénient étant donné amélioration communications postales et télégraphiques. Veuillez en conséquence faire cesser cette publication dès réception présent télégramme à moins objections sérieuses que vous aurez à me soumettre d’urgence.

Si le bulletin cesse de paraître dans les Basses-Alpes dès le 4 avril, on trouve trace de numéros bien au-delà de la fin officielle du bulletin dans certains départements. C’est le cas dans la Marne et en Gironde. Il s’agit probablement de la prise en compte de réalités locales, cas prévu par le ministère comme le montre la fin du télégramme qui envisageait une poursuite de la publication suite à justification par la préfecture.

  • La source

Les archives départementales disposent souvent de ces bulletins. Tout comme la forme et la numérotation, ils se trouvent dans différentes cotes. La série utilisée pour faire cette présentation provient des Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence (AD 04, 5R1) qui disposent de tous les documents conservés par la préfecture concernant le bulletin des communes. Une pochette comprend les documents sur sa mise en place, une autre sur la fin de la publication et une dernière avec des documents liés aux paiements de l’imprimeur. La plus grosse partie de la liasse concerne évidemment le bulletin imprimé à proprement parlé. À noter que pratiquement chaque exemplaire comprend soit le télégramme original soit une transcription dudit télégramme. Rigoureusement classée, on trouve dans cette liasse l’intégralité des numéros de ce bulletin.

Les archives départementales de la Meuse ont fait différemment avec leur lot de bulletin des communes : elles l’ont numérisé ! Mais la série est lacunaire (il manque un certain nombre d’exemplaires) ce qui nuit à la cohérence de l’étude. Toutefois, cette numérisation a l’avantage de mettre cette publication à la disposition de tous et permet de constater la grande variabilité des publications. Celles de la Meuse sont clairement bien plus étoffées que celles des Basses-Alpes. Les avis de la préfecture sont quotidiens, et la publication d’informations diverses aussi.

J’ai pu observer des exemplaires isolés ou des séries rarement complètes dans la série M (préfecture), dans la série AC (Archives communales déposées aux Archives départementales) et même dans la série O (Sarthe) ou la série H (Manche).

On trouve mention des bulletins dans plusieurs inventaires d’archives communales disponibles en ligne, ce qui montre que cette source peut être aussi accessible dans ce service.

  • En guise de conclusion

Une source riche qui permet de découvrir les informations dont disposait la population, riche pour comprendre ce qu’elle savait quand elle n’avait pas accès à la presse. Une publication qui a l’originalité de disposer d’autant de formules que de départements, ce qui ne facilite pas son éventuelle étude globale.

  • Une publication qui peut se résumer en quatre dates :

3 août 1914 – début de la publication d’un bulletin d’informations officielles envoyé par télégramme dans chaque préfecture par le ministère de l’intérieur.

6 août 1914 – début officiel de la publication sur affiche pour chaque commune suite à un télégramme du 5.

17 septembre 1914 – Envoi d’un bulletin résumé dans chaque bureau télégraphique du pays.

3 avril 1915 – décision de mettre fin à cette publication.


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