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La fin des obligations militaires

Les devoirs militaires des citoyens avant 1914 ne durent pas toute leur vie. Une fois le temps dans l’armée d’active, dans la réserve de l’armée d’active et dans l’armée territoriale et sa réserve achevé, les hommes sont libérés de leurs obligations militaires.

La fin des obligations militaires :

À l’exception du cas des hommes s’étant engagés et ayant de ce fait une date de libération anticipée, les hommes d’une classe étaient libérés de leurs obligations militaires à la même date, le 1er octobre une fois la durée desdites obligations arrivée à son terme.


Loi de 1872Loi de 1889loi de 1905Loi de 1913
 Durée des obligations militaires20 ans25 ans25 ans28 ans

La signification de la fin de ces obligations est simple : les hommes, passés cette date, n’ont plus de devoirs militaires. En cas de mobilisation, ces hommes ne sont pas appelés.

La classe 1886 fut la dernière libérée, le 1er octobre 1912. La classe 1887 ne le fut pas en 1913 comme elle aurait dû l’être en raison de l’allongement de la durée des obligations militaires.

Une fois la date passée, ils n’avaient plus de devoirs liés à la défense du pays. Une grande partie des documents les concernant étaient brûlés l’année suivante (comme les livrets matricules), la fiche matricule était complétée au bureau de recrutement auparavant.

43. – Chaque année, le 1er janvier, les commandants des bureaux de recrutement adressent directement au Ministre de la guerre (service intérieur – Bureau des archives administratives) les registres matricules de la classe libérée définitivement du service au cours de l’année précédente. Les registres matricules sont accompagnés des tables alphabétiques. Avant leur envoi à l’Administration centrale de la guerre, ces registres sont entièrement mis à jour. A cet effet, les commandants de recrutement adressent à leurs collègues les feuillets matricules des hommes portés à la liste matricule, feuillets qui leur sont renvoyés par les corps d’affectation huit jours après la date de libération définitive de la classe (Voir art. 93). Les pièces d’archives autres que les registres matricules du recrutement (listes matricules, feuillets et livrets matricules, répertoires, listes extraites des répertoires, contrôles spéciaux, etc.) sont détruites au feu par les détenteurs le 1er janvier de l’année qui suit la libération définitive de chaque classe. (…)

Instruction du 28 décembre 1895 sur l’administration des hommes des différentes catégories de réserve dans leurs foyers, Troupe. Paris, Imprimerie nationale, 1895. Page 23

Les hommes libérés n’avaient pas à rendre leur livret individuel. Pour certains, c’était l’occasion de s’en débarrasser. Pour d’autres, il fut rangé avec les papiers importants, où il avait été tout au long des obligations. N’ayant pas été mobilisés, leur livret individuel conserve le fascicule de mobilisation : il n’était pas récupéré par l’administration militaire.

Les libérés et la guerre :

On pourrait imaginer que la libération des obligations militaires ait éloigné tous ces hommes d’un rôle direct dans la guerre. Ce fut vrai au sens militaire, pour une très grande majorité d’entre eux. Cependant, certains voulurent avoir un rôle actif. Cette possibilité n’était pas irréaliste. Au moins deux possibilités s’offraient aux volontaires :

– La garde civile : il s’agissait d’un corps de volontaires pour être les auxiliaires pour les forces de l’ordre mis en place en 1913 et qui fonctionna effectivement dans certaines communes d’août à octobre 1914. Voir cet article sur le sujet.

L’engagement volontaire si ses capacités physiques le lui permettaient. La difficulté dans ce cas est que cet engagement volontaire n’apparaît pas sur la fiche matricule de l’homme.

Voici l’exemple d’un engagé volontaire pour la durée de la guerre, classe 1881. Sa fiche matricule ne porte aucune mention de son second engagement (il s’était engagé une première fois, anticipant l’appel de sa classe). Par contre, il dispose d’une fiche dans la liste matricule de la classe 1914. Les informations concernant ces hommes sont donc disséminées dans deux sources différentes.

Ces engagés volontaires semblent représenter quelques dizaines de personnes dans les quelques départements où j’ai pu observer les listes matricules.

En guise de conclusion :

Une fois encore, la fiche matricule est loin de comporter toutes les informations sur un homme : non complétée avec les informations nouvelles après la libération de la classe, il est nécessaire de voir du côté de la liste matricule, surtout s’il s’agit d’un homme théoriquement libéré mais mort pendant la guerre.


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