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77 – À la recherche du photographe de « l’Album Corrèze »

Recherche réalisée en collaboration avec Thibaut Vallé.

Cet album, acquis auprès d’un antiquaire et numérisé en 2019 est d’une grande richesse documentaire. Mais si les légendes aident bien à retrouver l’histoire des moments figés sur les supports, il manque l’identité du photographe. Pour contextualiser et donner du sens à ce qui est pris en photographie, cette information est indispensable. Elle aide à comprendre ses choix, la grille de lecture de ce qui l’entoure qui apparaît dans la sélection des sujets immortalisés.

Après une recherche sur les clichés de soldats du 126e RI à Clairfage, les indices sont nombreux et permettent de se lancer à la recherche du photographe de « l’album Corrèze »1 avec Thibaut Vallé.

  • Le fonds Corrèze : des séries de clichés.

L’étude des 101 clichés montre qu’il ne s’agit pas d’une simple addition de clichés pris à différents moments. Ces photographies forment des séries cohérentes à l’exception d’une qui est légendée « Côtes de la Méditerranée- M L’abbé » sans aucun lien visible pour l’instant avec tous les autres clichés.

– 46 clichés ont été pris lors de moment de balades ou d’excursions touristiques autour de Brive. On peut même s’interroger sur le fait que la majorité d’entre eux ont été pris à l’occasion d’une même journée en raison de la tenue identique de « Mère ».

Source : AM Brive-la-Gaillarde, 48 Fi 71. Aubazine. Thérèse, Mère, Rooski, Mad.

– 13 clichés sont à mettre en relation avec les sociabilités du photographe. Dans un parc, un jardin ou lors d’une excursion, il immortalise ces personnes soit en leur demandant de poser, soit de manière plus spontanée mais toujours dans un cadre choisi.

Source : AM Brive-la-Gaillarde, 48 Fi 80. Brive, à la Roseraie. Mme Raynaud, Mad, Mme Mazot mère.

– 33 clichés sont directement en lien avec la vie militaire, le plus souvent pour illustrer ce qui sort de l’ordinaire : la fête du régiment, une période de manœuvres au champ de tir du Chastang, un séjour au camp de la Courtine. On compte surtout une galerie intéressante d’officiers. Toutefois, ce ne sont pas des portraits mais des vues toujours éloignées.

Source : AM Brive-la-Gaillarde, 48 Fi 11. Les équipes d’embarquement à Brive.

– 18 clichés illustrent la vie de Brive lors de moments forts : inondations, spectacles…

Source : AM Brive-la-Gaillarde, 48 Fi 60, Brive – Place de la Guierle, vue du balcon. Inondation.
  • Des galeries de portraits.

Le photographe ne fait pas de gros plans. Il prend au mieux à mi-corps et le plus souvent en pied même pour les portraits saisis de manière plus rapprochée. C’est la raison de cette impression de flou qui entoure ces portraits. En effet, le format du cliché est de taille réduite (en général 6x8cm) et donc le fait de prendre les personnes bien cadrées au centre de l’image et en pied réduit considérablement leur taille et notre chance d’observer des détails. Le photographe veut montrer les personnages dans le cadre, souvent grandiose, qui les entoure. Chaque image se lit dans un espace. Il apprécie également les espaces vastes dans la ville (place, caserne), ce qui ne nous laisse qu’une vague idée de l’animation tant les détails se retrouvent réduits.

Source : AM Brive-la-Gaillarde, 48 Fi 57, Louis à Gimel.
Source : AM Brive-la-Gaillarde, 48 Fi 28, Caserne Brune 1912.

Les légendes donnent beaucoup de valeur à cet album. Tant d’informations sont perdues en leur absence. Là, on a des noms, des lieux, ce qui permet de comprendre les sociabilités, très tournées vers les officiers du 126e RI.

  • Des indices vagues mais nombreux sur les proches du photographe

S’il a laissé de nombreux indices, il est nécessaire d’en passer par des hypothèses pour espérer rendre son identité à l’auteur des clichés.

– Il est proche de plusieurs officiers du 126e RI, il est présent lors de plusieurs exercices et manœuvres. Cela ne collerait pas avec un civil membre de la famille qui n’aurait probablement pas été autorisé à entrer dans le camp de la Courtine, au mess des officiers, à un exercice avec de la mélinite ou de déchargement de matériel à la gare. De même, le regard de certains soldats photographiés semble indiquer un respect pour le photographe : on n’observe pas les joyeux drilles qui ne manquent pas de se faire remarquer, mais au contraire du sérieux.

On peut en déduire qu’il s’agit fort probablement d’un officier du 126e RI, ce qui délimite grandement l’espace de recherche.

– La galerie d’officiers photographiés donne une période précise pendant laquelle les images de cet album ont été prises : essentiellement 1912, mais aussi 1913 pour les clichés montrant le couple Mazot.

– Quelques prénoms de civils reviennent avec régularité dans les légendes. La première « Mad » a, en plus d’être le personnage le plus immortalisé (27 fois), le bon goût d’avoir son portrait qui permet d’évaluer un âge. Elle semble plus être une jeune épouse qu’une fille. Toutefois, si le photographe commençait à avoir un certain âge, l’hypothèse de la fille pourrait être à suivre.

Source : AM Brive-la-Gaillarde, 48 Fi 89. Mad.

Les légendes évoquent aussi « Mère » et une Thérèse. La présence de sa mère n’est pas anodine et nous indique qu’elle est toujours en vie en 1912-1913. Pour les prénoms masculins, on trouve un « Louis » à plusieurs reprises. Pas de nom comme les autres hommes, ce qui montre une proximité plus grande. Membre de la famille ? Officier du cercle le plus proche ? Le photographe ? On a aussi un prénom « Paul » une fois.

Source : AM Brive-la-Gaillarde, 48 Fi 56. Mère, Thérèse, Louis
  • La recherche de Louis

Ce Louis pourrait être le photographe car, à une exception près, il n’est jamais présent quand on voit « Mad » et « Mère »bien qu’il soit présent le jour de l’excursion. Une seule fois « Mad » et « Louis » sont visibles sur le même cliché. On peut penser qu’il donnait à Mad l’appareil pour prendre les clichés sur lesquels il est.

Une recherche sur un matériel photographique de l’époque démarre généralement toujours de la même façon. À partir d’une image, d’un patronyme, d’une adresse, on élabore des hypothèses afin d’obtenir un résultat qui recoupe toutes les données initiales. La recherche du photographe du fonds Fi 48 se démarque dans le sens ou le postulat de départ est en lui-même une hypothèse. Des hypothèses même.

L’hypothèse offrant le plus de possibilités de recherche est celle évoquée dans l’article [Album Corrèze 1912-1914], mais on ne peut exclure totalement l’idée qu’il s’agisse d’un album montrant un groupe d’amis, sans liens maritaux ou familiaux en dehors de ceux clairement indiqués dans les légendes. Dans ce dernier cas, la recherche ne pourra probablement pas donner de résultat positif. S’ajoutent également toutes les hypothèses modifiant les liens familiaux exposés dans l’article…

Puisqu’il faut bien partir d’une base, partons de la plus accessible et donc du postulat que :

  1. Louis est le photographe. Il est officier au 126e RI en 1912/13 ;
  2. « Mad » se prénomme Madeleine et est l’épouse de Louis ;
  3. La mère de Louis est vivante ;
  4. Thérèse est une sœur/proche ;
  5. Les autres sont des proches/amis ;

L’absence de résultat pourra alors indiquer au moins une erreur dans ce postulat.

  • La piste de Louis

L’annuaire de l’Armée de 1913 nous donne la liste des officiers du 126e RI durant la période recherchée. En se concentrant sur les officiers d’active, la liste est réduite

Ministère de la Guerre, Annuaire officiel de l’Armée française, troupes métropolitaines et troupes coloniales pour l’année 1913. Paris, Berger-Levrault et Cie, 1913, page 241.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k176464b/f259.item#

Les possibilités se réduisent encore davantage en ne prenant en compte que les hommes qui ont un « L » comme « Louis » dans leurs initiales. Les candidats sont donc :

  • Lieutenant-colonel VERNET L. F.
  • Chef de bataillon COLLET L. M.
  • Major BRICOUT L. C.
  • Capitaine adjudant major BRUGERE-DUPUY F. L.
  • Chef de musique de 3e classe : GOULESQUE E. L. C.
  • Capitaine TRABBEL E. P. L.
  • Capitaine GILLAIN A. P. L.
  • Capitaine DUMERY A. A. P. M. L.
  • Capitaine MAUDUYT A. L. L. M.
  • Capitaine BOURGEON J. L. G.
  • Capitaine COISSAC L. G.
  • Capitaine BENARD R. M. L. A.
  • Lieutenant MOLIE J. P. L. A.
  • Lieutenant DE LABROUHE DE LABORDERIE F. F. L.
  • Lieutenant CHATINIERES J. L.
  • Lieutenant TREILLARD-CHAMBON J. M. J. L.
  • Lieutenant MAURY J. L. R.
  • Lieutenant JEAN L. C. F.
  • Lieutenant REVEL L. B. R.

Le tableau ci-dessous récapitule les prénoms des hommes et celui de leur éventuelle épouse afin d’éclaircir les possibles :

En prenant en compte l’annuaire de 1913, le seul candidat répondant aux points 1 et 2 du départ est le Lieutenant CHATINIÈRES, marié à une Madeleine qui pourrait être « Mad » dans les légendes de l’album. Qui est-il ?

  • Joseph Louis CHATINIÈRES

Joseph Louis voit le jour le 17 septembre 1880 à Castelsarrasin. Il est le quatrième enfant de Pierre Christian Bernard « Gaston » CHATINIÈRES, avocat à Castelsarrasin et de Marie Thérèse MULE son épouse2. La famille s’agrandit jusqu’à la naissance de Bernard Jean Baptiste, 8e enfant du couple, en 1894. Le premier fils étant décédé en bas âge, l’aîné de Joseph Louis est dévoué aux études religieuses. Lui sera militaire, ses benjamins exerceront la profession de docteur en médecine.

Élève à l’école militaire de St-Cyr, Joseph Louis en ressort en 1902 avec le grade de sous-lieutenant et est affecté au 108e RI. Passé au 142e RI, il arrive finalement au 126e en 1911 avec le grade de lieutenant.

Le 3 mai 1910, Joseph Louis s’est uni à Marie Joséphine Madeleine CAMMAS. L’épouse est également fille d’avocat. Les témoins des mariés, illustrent bien que l’on se trouve en présence de familles aisées : un sous-inspecteur de l’Enregistrement, un général en retraite, un notaire, et le colonel du 142e, le chef du régiment du marié !

L’épouse signe « Madeleine Cammas », illustration qu’elle utilise bien son 3e prénom comme prénom usuel. Quant à Joseph Louis, c’est bien ce dernier prénom qu’il usite.

Les parents des époux sont présents. La mère de l’époux, qui pourrait donc être la personne légendée « Mère », est Marie Thérèse MULE, née le 18 juillet 1850 à Rieumes. Elle décède le 27 avril 1915 à Castelsarrasin. Il est donc possible qu’elle apparaisse sur des clichés de 1912 levant ainsi le point 3 du postulat de départ.

Rappelé à la mobilisation au 126e RI, le lieutenant CHATINIÈRES est promu capitaine en novembre 1914. 2 blessures en avril 1915, le renvoient vers l’arrière ou il est détaché à des postes plus administratifs. Il perçoit après-guerre une pension d’invalidité de 75%. Promu lieutenant-colonel lors de son passage en retraite en 1931, il décède à Moissac 2 ans plus tard.

Pour ses faits d’armes, il reçoit une citation lui conférant le port de la croix de guerre avec palme ainsi que le grade de chevalier de la Légion d’honneur en 1915, promu au grade d’officier en 1933.

Son dossier de la Légion d’honneur contient une photographie d’identité de Louis datant de 1921. On retrouve un autre portrait dans le Tableau d’Honneur du journal l’Illustration aussi avec la barbe, mais qu’il n’est pas possible de publier ici :

Gauche : Louis vers 1913 ; Droite : Louis Chatinières vers 1921

La mise en parallèle avec un portrait du Louis du fonds de Brive, comme sur l’image 48 Fi 56 n’est pas flagrante. Toutefois comparer avec certitude les portraits d’un homme détendu presque de profil avant-guerre avec un ancien combattant invalide à 70% vu de face est difficile. Sans parler de la qualité des images. Toutefois, on note un front et une coupe de cheveux qui se ressemblent.

  • Madeleine et Thérèse CAMMAS

Celle qui pourrait donc être surnommée « Mad » est née le 10 mars 1888 à Moissac. Fille de Paul Raimond CAMMAS et de Marie Suzanne BOUYSSOU. Elle survit à son mari et pourrait donc être présente sur un cliché en 1913 sous le nom de « Mère ».

Le couple a une seconde fille en 1892, Anne Thérèse. Cette jeune femme de 20 ans en 1912 pourrait donc également être celle qui apparaît sur plusieurs clichés, en accord avec le point 4 du postulat de départ. En mars 1916, Thérèse s’engage dans la voie religieuse en devenant carmélite. Elle décède à Moissac en décembre 1935.

  • Et les autres ?

Parmi les autres individus légendés, on retrouve un Paul à plusieurs reprises. L’étude familiale permet d’en déceler un en la personne de Paul CHATINIÈRES. Frère cadet de Louis, Alpinien Ernest Paul CHATINIÈRES est docteur en médecine. Envoyé au Maroc en guerre, son dossier de la Légion d’honneur nous indique qu’il effectue une période en France entre le 4/04/1913 et le 16/06/1913, soit peu ou prou l’époque de prise des photographies.

Le docteur CHATINIÈRES s’établit finalement au Maroc où il décède du typhus. Un musée lui est consacré à Taroudant et la rue ou la famille vivait à Castelsarrasin est rebaptisée en son nom.

Un comparatif des photos issues du site du musée et de l’image 48 Fi 26 du fond peut-être entreprit mais reste hasardeux une nouvelle fois en raison de la différence d’époque et de qualité d’image.

À partir de 1917, le docteur Chatinières séjourne en Palestine, en Syrie, au Levant. Son frère aîné, l’ecclésiastique Christian Bernard, fera également ces voyages. Peut-être qu’à cette occasion l’abbé CHATINIÈRES s’est-il fait prendre en photo, rendant ainsi cohérente l’image 48 Fi 46 présentant « l’abbé au bord de la Méditerranée » ?

En conclusion, certes, Louis Chatinières et ses proches répondent à tous les critères de notre hypothèse de départ mais il paraît difficile d’avoir des certitudes. Toutefois le faisceau d’indices porte clairement en direction de la famille Chatinières.

En revanche, dans cette configuration, impossible d’être certain de qui tenait l’objectif. Louis ? Un autre personnage photographié ? Un qui n’apparaît jamais ? Si Louis est le photographe, se serait-il désigné par son prénom en légendant les images ? À moins que les inscriptions ne soient d’une tierce main ? Les réponses apportent des questions nouvelles et finalement n’est-ce pas leurs parts de mystère qui rendent ces images si intéressantes ?

  • Des indices pour des certitudes ?

Si tous les éléments vont dans la direction de Louis Chatinières, sa famille et sa belle-famille, d’autres éléments fournis par les photographies pourraient permettre de confirmer cette hypothèse. Pour l’instant, faute de pouvoir croiser ces indices avec d’autres sources, nous ne pouvons donner que des pistes.

1. Trouver le lieu de résidence du photographe ?

Plus de 10 photographies sont prises depuis un balcon donnant sur un angle de la place du 14 juillet et sur le parc de la Guièrle à Brive. On voit le château d’eau quand le cliché montre la droite et le café « Plaisance » quand il regarde sur la gauche. Tous les clichés sont pris du même lieu bien que montrant des événements différents séparés dans le temps.

Elles ont été prises depuis un balcon d’un bâtiment donnant sur l’Avenue de Paris. Les éléments visibles s’étendent d’une partie de l’avant du théâtre jusqu’au café « Plaisance ».

Plan de Brive 1950.
Attention : certains noms de rues ou d’avenues ont changé depuis 1912.

Peut-on imaginer qu’il s’agisse du lieu de résidence du photographe ? Ou d’une connaissance où il se rend si besoin ?

Une recherche dans le recensement de 1911 ne donne que deux habitants militaires de profession dans l’Avenue de Paris où se trouve le lieu de prise de vue. Le lieutenant Blaso du 126e RI et le capitaine du recrutement Dumas. Louis n’étant arrivé qu’en fin d’année, il ne participa pas à ce recensement.

Il serait fort utile de pouvoir consulter L’« Annuaire du département de la Corrèze » de 1913 ou 1914. Ils ne sont pas disponibles sur Gallica ou aux Archives départementales de Corrèze.

Sources : AM de Brive-la-Gaillarde, de haut en bas :
48 Fi 61, 48 Fi 34, 48 Fi 13.

2. Inspirations nord-africaines.

Sur une photographie, on observe un uniforme de lieutenant et Louis dispose de la Légion d’honneur sur sa tenue de soldat d’Afrique du Nord. Thérèse adoube Louis costumé comme un méhariste et Mad est voilée derrière madame Mazot. Derrière cette scène arabisante, on peut voir deux indices supplémentaires favorables à l’identification des Chatinières : Paul était en poste en Afrique du Nord et ses histoires devaient avoir un aspect extraordinaire poussant à jouer ces saynètes ; une photographie visible sur le site du musée du docteur Chatinières montre Paul dans une tenue qui n’est pas sans rappeler celle du cliché pris à Brive.

L’uniforme de lieutenant correspond au grade de lieutenant de Louis. Le récipiendaire de la Légion d’honneur n’a pas été trouvé car aucun des frères Chatinières n’a encore été décoré à cette date. Mais on peut penser que le propriétaire du parc dans lequel le groupe joue soit un officier décoré.

Source : AM Brive-la-Gaillarde, 48 Fi 82.

3. Sociabilités

Pour terminer, deux noms de famille sont mentionnés : le couple Mazot et madame Raynaud.

Le médecin-major de 2e classe Mazot Robert Ambroise est arrivé au 126e RI le 23 décembre 1912. Il est marié le 26 novembre 1912 à Berthommier Marthe Raymonde (1894-1982). Cela confirme la légende de l’image 48 Fi 87 qui évoquent les « Jeunes époux ».

Source : AM Brive-la-Gaillarde, 48 Fi 87. Couple Mazot.

On peut imaginer une réelle proximité entre ce couple et le photographe. Quatre clichés pris au torrent au Coiroux figurent dans l’album, bien qu’ils soient répétitifs et de qualités inégales. Madame Mazot a droit à un des rares portraits en plan rapproché et un dernier cliché montre le couple dans sa voiture.

Source : AM Brive-la-Gaillarde, 48 Fi 100 et 101.

Outre cette série prise le même jour, on observe les Mazot dans un autre groupe de clichés pris à Brive. Il y a même la mère de la jeune épouse.

Sur un de ces clichés figure également madame Raynaud. Cette dernière est sans doute la mère de madame Vinet née Raynaud, épouse d’Armand Vinet, aussi officier au 126e. Ils sont tous recensés à Brive en 1911, tout comme madame Vinet.

Source : AM Brive-la-Gaillarde, 48 Fi 80. Brive, à la Roseraie, Mme Raynaud, Mad, Mme Mazot mère.
  • Encore des recherches possibles !

À plusieurs occasions, le photographe immortalise des moments festifs de la vie briviste. Un défilé de carnaval, une inondation, des spectacles forains, une foire, une journée festive à la caserne, autant de moments qui ont dû être relatés par la presse locale. Hélas, c’est la limite des recherches « à distance » : l’absence de presse numérisée n’a pas permis de suivre ces pistes de datation.

Les excursions de ce groupe pendant l’année 1912-1913 mériteraient aussi qu’on s’y intéresse. Ces personnes, qui ne sont pas originaires du département et qui viennent d’y arriver, utilisent les voies ferrées pour visiter des lieux accessibles depuis Brive. Villages pittoresques, paysages grandioses sont immortalisés lors de visites en famille ou avec des amis. Malgré les efforts du photographe et les légendes, l’aspect spectaculaire des lieux est peu mis en évidence par les clichés.

  • En guise de conclusion

Si l’identification n’est pas encore certaine à 100 %, tous les indices laissés dans l’album plaident pour identifier son propriétaire comme étant Louis Chatinières. Tous les feux sont au vert mais il manque quelques preuves pour terminer la démonstration.

Cet album est d’une grande richesse et mériterait une étude bien plus développée : les sociabilités d’un officier, les lieux touristiques autour de Brive-la-Gaillarde, quels clichés pour quel usage ?

Quelques sources n’ont pas été trouvées ; si un lecteur ou une lectrice a des pistes pour les consulter, il ne faut pas hésiter à contacter les auteurs :

– Plan de Brive du début du XXe siècle. Le cadastre est trop ancien pour le quartier autour de l’avenue de Paris.

– « Annuaire du département de la Corrèze », de préférence pour 1912, 1913 ou 1914.- Presse locale années 1912 et 1913.

  • Remerciements :

Le service des Archives municipales de Brive-la-Gaillarde et tout particulièrement monsieur Pradel.
Les Archives départementales de la Corrèze et plus particulièrement madame Roussilles.

  • Sources :

Fond 48Fi, archives municipales de Brive-la-Gaillarde : https://avenio.brive.fr/
Cliquez sur « Documents iconographiques » puis choisissez « Cadre de classement » et allez au 48 Fi.

Base Léonore,

Archives départementales de la Corrèze :

Etat-Civil, fiches matricules

Site musée Chatinières : https://museechatinieres.ma.free.fr/

Googlemap

Gallica :

Annuaires des officiers présents au 126e RI en 1912 et 1913.

1912 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k176463z/f257.item

1913 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k176464b/f259.item

Voyages de l’abbé Chatinières : Recueil de l’Académie de Montauban séance du 03/02/1930.

Itinéraires touristiques : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64912880

Informations sur Anne Thérèse CAMMAS : La Croix de Tarn et Garonne du 19/03/1916, La Feuille villageoise de Tarn-et-Garonne du 05/01/1936

  • Retrouver la première partie de cette recherche :
  • Le site de T. Vallé :

Le site « Les anges blancs » sur les infirmières décédées au cours de la Première Guerre mondiale.


Retour à la galerie des recherches sur les photographies d’avant 1914

  1. Les légendes des clichés présentes sous les illustrations sont celles qui figurent dans l’album. ↩︎
  2. Généalogie de Pierre Christian Bernard Gaston Chatinières : https://gw.geneanet.org/titigardi?lang=fr&pz=eloise+hawa+valerie&nz=gardies&p=pierre+christian+bernard+gaston&n=chatinieres ↩︎

3 commentaires sur “77 – À la recherche du photographe de « l’Album Corrèze »”

  1. Bonjour Arnaud,
    recherche très intéressante sur cet album Hélas je suis mayennais et ne peux t’aider.
    Il semble que le lien verrs l’album soit incorrect.
    Enfin, une question : bien que le site pages1418 soit moins fréquenté, pourquoi ne pas lancer un post pour répondre aux questions ?
    Cordialement. Serge RIDARD

    1. Bonjour Serge,
      Le site des AM ne conserve pas les liens. J’ai modifié l’article et mis un petit guide pour atteindre le fonds simplement.
      Vu qu’il s’agit d’une recherche avant 1914 et nécessitant un accès à des sources locales particulières, ce n’est pas trop une demande pertinente. De plus, il y a une piste en cours.
      Cordialement,
      Arnaud

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