La progressivité de l’apprentissage à travers les exemples du chargement des cartouchières et du sac
N° 172. Instruction sur le port et le chargement des cartouchières et du sac. (Direction de l’Infanterie ; 2e Bureau)
[B. O., p. r., p. 639.]
Paris, le 10 juin 1893.
La présente instruction annule et remplace celle du 15 mai 1877 sur le même objet.
I. — PORT DE LA BRETELLE DE SUSPENSION ET DU SAC.
Pour l’instruction individuelle et pour celle de l’escouade, sauf pour les exercices d’assouplissement sans arme, les recrues portent la bretelle de suspension et les cartouchières.
Elles exécutent sans sac l’école du soldat (1re partie) y compris l’escrime à la baïonnette et l’instruction du tireur.
Elles prennent le sac pour l’enseignement de la 2e partie de l’école du soldat, pour l’exécution pratique du service en campagne et du service des places ainsi que pour les marches d’entraînement.
Les anciens soldats assistent toujours sac au dos à tous les exercices qui ont lieu avec l’arme, sans en excepter les exercices de détail de l’école du soldat qu’ils reprennent avec les recrues.
Les exercices de tir réduit, les tirs préparatoires, les tirs individuels d’instruction et les tirs de concours ont lieu en tenue d’exercice avec bretelles de suspension sans le sac.
Les tirs individuels d’application et les tirs collectifs sont faits en tenue d’exercice avec le sac chargé.
Les tirs de combat s’exécutent en tenue de campagne.
Les prises d’armes, de quelque nature qu’elles soient (revues, service de place, détachement, etc.), ont lieu sac au dos.
Les sentinelles font faction sac au dos.
Dans le rang, les caporaux portent le sac comme les soldats. Ils ne le portent pas à l’école du soldat (1re partie) lorsqu’ils font l’instruction des classes.
Dès l’exécution de la deuxième partie de l’école du soldat et dans les applications du service en campagne, comme dans tous les tirs, les sous-officiers se conforment à la tenue de la troupe en ce qui concerne le port du sac.
Pour les revues et chaque fois que la tenue de route ou de campagne est ordonnée, les sergents-majors prennent le sac.
Les sous-officiers rengagés sont dispensés de porter le sac dans les exercices ordinaires ; ils le portent dans les mêmes conditions que les sergents-majors.
II. — CHARGEMENT DES CARTOUCHIÈRES ET DU SAC.
Dès que l’instruction individuelle des recrues sera terminée, c’est-à-dire un mois et demi environ après leur incorporation, on appliquera les dispositions suivantes pour le chargement progressif des cartouchières :
1re semaine : 3 paquets de cartouches (1 paquet dans chaque cartouchière).
2e id. 6 id. (2 id. ).
3e id. 9 id. (3 id. ).
4e id. 12 id. (4 id. ).
5e id. 18 id. (5 id. ).
Lorsque les recrues prendront le sac, elles le porteront vide pendant la première semaine; avec le linge et chaussures, pendant la deuxième semaine, avec le linge et chaussures et le sac à brosses complet pendant la troisième semaine.
En un mot, quelles que soient les circonstances (rigueur de la température, épidémies, congés, etc.), les chefs de corps devront prendre leurs dispositions pour qu’à partir de la deuxième période d’instruction, les recrues puissent être considérées comme mobilisables et porter le chargement réglementaire comme les anciens soldats.
Ceux-ci assisteront à tous les exercices et aux diverses prises d’armes avec ce chargement, dont la composition doit être la suivante :
Dans les cartouchières : 15 paquets de cartouches.
Dans le sac : le linge, la chaussure et le sac à brosses complet.
Dans les corps qui utilisent encore l’armement modèle 1874, le chargement réglementaire comportera treize paquets de cartouches.
On se conformera, en outre, aux dispositions de la lettre collective du 17 janvier 1892 (Journal militaire, 1er semestre 1892, page 111), sur l’adoption du nouvel équipement, en ce qui concerne le chargement des cartouchières et du sac.
III. — PAQUETAGE.
Pour le paquetage extérieur du sac, on se conformera aux dispositions suivantes : Exercices de l’école du soldat et de l’école de compagnie (1re et 2e parties). Instruction pratique sur le service en campagne (instruction de la section et de la compagnie). Exercices de l’école de bataillon à rangs serrés (1re partie). | Sac avec courroies roulées |
Marches militaires, exercices d’embarquement en chemin de fer, opérations (sans exception) de bataillon ou de régiment en terrains variés, tirs de combat. | Sac paqueté avec la veste, les outils et les ustensiles de campement |
Le poids du sac devant encore, dans ces conditions, rester inférieur à celui qu’il atteindrait en campagne, on prescrira quelque fois, pour une prise d’armes, d’ajouter au chargement du sac une provision de deux jours de biscuit en sus du chargement réglementaire.
Comme complément des règles qui précèdent et qui visent une des parties les plus essentielles de l’éducation du fantassin, il y aura lieu, en ce qui concerne les marches, de se conformer aux dispositions de l’article 269 du règlement du 20 octobre 1892 sur le service intérieur.
Source : Journal militaire, année 1893, Paris, Librairie militaire L. Baudoin, pages 1190 à 1192.
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