Après avoir étudié les 9 jours qui ont précédé la guerre, cet article a pour objectif de montrer comment les régiments d’infanterie d’active, de la réserve se sont préparés jusqu’au moment du départ. Il s’agit de voir comment s’est constitué leur encadrement, comment s’est organisée la répartition des hommes des différentes classes entre les unités. Je n’irai donc pas plus loin que le moment où les régiments quittent leur caserne.
Le plan XVII prévoit la mobilisation de 3 580 000 hommes (1). Tous ne sont pas appelés au même moment, au même endroit, dans la même unité. Cet article essaie d’illustrer et d’expliquer cette arrivée progressive et programmée des hommes dans les unités d’infanterie, jusqu’au départ des unités sur le front. Les informations données par les JMO sont une fois de plus précieuses, mais fortement disséminées, tous n’étant pas aussi riches pour cette période (2). Ils permettent en tout cas, en l’absence du « Journal de mobilisation » qui organisait les étapes de la mobilisation, de se faire une idée de ce qui se passait dans les unités.
Quoi qu’il en soit, tout a commencé le 1er août par un télégramme annonçant la mobilisation reçu par toutes les unités en tout début de journée. Seul le JMO du 265e RI en comporte une transcription intégrale (3) :
- Plus de 3 millions de mobilisés
Le plan XVII est avant tout un plan organisant la mobilisation et le transport d’une masse d’hommes jamais vue en France vers les frontières du Nord-Est du pays. C’est une mécanique dans laquelle rien n’a été laissé au hasard. Le GQG a minutieusement tout planifié, depuis les préparatifs à mettre en place lors de tensions internationales jusqu’à l’envoi des troupes vers la zone de concentration, en passant par la couverture des frontières pendant la formation des unités, l’arrivée des réservistes, la surveillance des voies de communication stratégiques, la mise en état de défense des places fortes, le déploiement et le transport des troupes.
Sur ces 3 580 000 hommes, 770 000 sont des hommes de l’armée d’active, présents sous les drapeaux. Cela donne un total de plus de 2 800 000 hommes à gérer pour compléter les effectifs en quelques jours. La réussite de l’opération montre que tout était bien organisé : dès les affiches de la mobilisation générale placardées, grâce au système des fascicules de mobilisation, chaque réserviste savait où aller, quand et comment.
Ainsi chaque dépôt va compléter les effectifs du régiment d’infanterie d’active, va mettre sur pied un régiment d’infanterie de réserve, un régiment d’infanterie territoriale et les GVC, tout en gardant une partie des réservistes au dépôt pour combler les futures pertes ou d’inaptes temporaires.
S’il n’y a qu’à compléter les effectifs du régiment actif, le régiment de réserve, tout comme le régiment territorial, doit être mis sur pied sans structure permanente préexistante.
- Encadrer les troupes
L’encadrement du régiment de réserve est donc fourni par le régiment d’active qui complète les trous par des réservistes (sous-officiers, officiers qui sont civils en temps normal et non militaires de carrière). L’annuaire de l’armée de 1914 donne une idée précise de l’organisation de l’encadrement des régiments juste avant-guerre. Cette structure n’est pas exactement celle du 2 août 1914 en raison des mutations régulières dans les régiments au cours de l’année ; cela donne tout de même une idée précise de l’organisation du corps des officiers pour un régiment et, à l’aide des JMO, de voir la distribution des officiers entre régiment d’active, de réserve et territorial.
Voici l’exemple du 66e RI (4) :
La colonne de gauche montre la liste des officiers telle qu’elle apparaît dans l’annuaire de l’armée de 1914. La colonne de droite se décompose en deux sous-colonnes : la gauche montre l’encadrement à la mobilisation du 66e RI, au centre, celui du 266e RI. Ensuite, des couleurs ont été ajoutées (vous trouverez la légende en haut des colonnes) afin de faire ressortir les affectations des hommes présents dans l’annuaire de 1914 et la provenance (officier d’active ou de réserve) dans chaque unité. Cliquez sur l’image pour la voir en grand format.
Que constate-t-on ?
- Le régiment d’active est principalement encadré par des officiers d’active, déjà présents au 66e avant-guerre. Une partie est tout de même composée d’officiers de réserve et de jeunes promus des écoles.
- Le régiment de réserve est principalement encadré par des officiers de réserve à l’exception notable des commandants de bataillon et de la plupart des commandants de compagnies (on trouve mention dans les JMO du « Passage aux compagnies de réserve du cadre actif », voir JMO du 227e RI infra).
- Le reste des officiers de la liste de l’annuaire de 1914 est affecté soit au dépôt, soit à d’autres unités pour au moins deux raisons : certains ont été promus dans d’autres régiments, comme le lieutenant Gravelotte promu capitaine au 63e RI en mars 1914 ; d’autres sont devenus officiers territoriaux comme le lieutenant Carpe qui est affecté à la mobilisation au 70e RIT (source : dossiers de la Légion d’honneur).(5)
- Le dépôt du 66e RI ne fournit aucun officier au 70e RIT à l’exception du lieutenant mentionné précédemment. À cela rien d’anormal, une distinction stricte est faite entre officiers d’active, officiers de réserve et officiers territoriaux. Ces derniers forment un groupe spécifique qui possède d’ailleurs son propre annuaire comme le montre l’exemple ci-dessous.
Même constat que pour les régiments d’active et de réserve : le 70e RIT recrute majoritairement son encadrement dans les officiers territoriaux affectés en janvier 1914 au 70e RIT. Lapalissade certes. Il reste quelques hommes, ici aussi, qui n’étaient pas affectés au 70e RIT au début de l’année : probablement des mutations intervenues au cours des sept premiers mois de l’année ou en raison de leur fonction. C’est le cas, par exemple, du capitaine Meschin qui n’intègre pas le 70e RIT qui part, mais est détaché à l’état-major de la 9e Région militaire (source : dossier de la Légion d’honneur). Même chose pour le lieutenant Jouvin, qui lui est détaché au Service des camps et cantonnement de l’armée.
- Les régiments d’active
Ces régiments sont numérotés de 1 à 173. Ils comptent trois bataillons sauf pour les neuf régiments qui en ont quatre. Les régiments d’infanterie d’active ont un effectif de guerre théorique qui suit ce tableau (6) :
En période de paix, ils sont en réalité moindres : 140 hommes par compagnie au minimum pour la majorité des régiments, 200 hommes par compagnie pour les unités à effectifs renforcés (je pense lors des manœuvres et probablement certains régiments frontaliers). Avec ses 2200 hommes au 30 juillet 1914 comme nous le montre ce tableau des effectifs, le 150e RI est dans cette fourchette (7) :
On arrive à des effectifs semblables en juillet 1914 dans les régiments partis en couverture. Ces hommes appartiennent aux classes 1911, 1912 et 1913 alors au service militaire, à l’exception des engagés volontaires (plus jeunes) et des rengagés (plus âgés).
Le décret de mobilisation permet aux régiments d’infanterie d’active de compléter leurs effectifs pour atteindre les 3300 hommes théoriques avec l’arrivée de réservistes. La proportion des réservistes représente environ 1/3 de l’effectif, contre 2/3 de soldats de l’active. Pour reprendre l’exemple du 150e RI, il est au complet le 4 août 1914 avec l’intégration du 2e échelon :
Le JMO du 152e RI est encore plus précis puisqu’il indique le nombre de réservistes dans chaque compagnie (8) :
Ces chiffres montrent la difficulté de se faire une idée précise de l’organisation quand ils sont isolés ainsi. On arrive presque au nombre d’hommes théorique, mais avec des effectifs pouvant atteindre 297 hommes dans une compagnie. Il faut certainement y voir le rattachement des hommes affectés à l’état-major : ils y sont rationnaires mais ne comptent pas réellement à l’effectif de la compagnie.
Le dernier constat sur ces effectifs à la mobilisation est assez surprenant, mais on le retrouve dans un très grand nombre de régiments qui ont mis leurs effectifs dans leur JMO au moment du départ, l’effectif n’est pas celui attendu. Il y a rarement un effectif exact de 3292 hommes avec le bon nombre de soldats par compagnie et d’officiers en général. Soit les effectifs sont légèrement en-dessous de la théorie, soit ils sont au-dessus (jusqu’à près de 3400 hommes pour certains). Par contre, l’effectif en officiers est presque toujours inférieur à ce qui est attendu, l’encadrement des compagnies se contentant régulièrement de trois officiers, voire de deux seulement parfois.
- Répartition des réservistes dans l’active
Même le complément en réservistes ne s’improvise pas : ce sont théoriquement les hommes des classes 1908, 1909 et 1910 qui complètent les effectifs (les plus jeunes classes de la réserve de l’armée d’active). L’absence de liste nominative au moment du départ du régiment (qui existait mais qui n’a pas été conservée) rend difficile la confirmation de la théorie. Il y a toutefois une possibilité de se faire une idée en observant les statistiques des pertes par classe avant l’envoi de renforts, donc de regarder à quelle classe appartiennent les hommes tombés au cours du mois d’août 1914. J’ai reçu l’aide de quelques passionnés d’un régiment qui m’ont fait parvenir leurs statistiques sur cette question (9). Voici les graphiques obtenus :
Comme le montrent les graphiques, des hommes d’autres classes ont été victimes des combats. C’est la preuve que la règle a subi « quelques adaptations ». Logique, car des sous-officiers et des officiers de réserve ont été intégrés dans les régiments d’actives (le JMO du 260e RI (10) mentionne une circulaire ministérielle d’octobre 1913 relative aux formations d’infanterie mobilisables qui organiserait ce transfert) et il ne faut pas oublier les engagés volontaires (classes 1914 et 1915) ; pragmatique quand les demandes de réservistes âgés d’intégrer le régiment d’active plutôt que celui de réserve pour aller se battre plus vite ont été acceptées. Ce dernier cas est attesté au 74e RI (11) :
« Lorsque la mobilisation fut terminée, je demandais une grâce à mon capitaine, celle de ne pas être promu sergent-major au régiment de réserve, pour partir avec lui comme sergent à la 1ère section [de la 2e Cie du 74e R.I.] Pour la constitution de la 2e Cie, le capitaine m’avait fait choisir les meilleurs et tous ceux qui avaient eu de la prison, en me disant : “Pour le bien comme pour le pire !” Je voulais partir avec le 74e parce qu’il partait avant la réserve et se battrait le premier. »
Cet homme partit avec le régiment d’active.
- Entre la mobilisation et le départ dans les régiments d’active
Une fois équipés, les soldats d’active sont chargés de préparer l’équipement des réservistes et des territoriaux. Ils préparent notamment les lots d’effets (on trouve aussi « ballots » pour les désigner) où chaque homme trouvera une partie de l’équipement (capote, veste, pantalon…). Etienne Tanty, soldat de l’active, écrit (12) :
« Mercredi 29 juillet 1914 – Donc les bagages sont prêts ou il s’en faut de peu (entre nous, je crois qu’il s’en faut de beaucoup). Nous les avons confectionnés cette après-midi, faisant des ballots de vêtements et d’équipement pour les territoriaux. Les étiquettes sont cousues sur les sacs ; on attend le camion. Et ce sont de gros ballots, lourds, encombrants (…) ! Et puis c’est d’un sale, le contenu – des képis couverts de crasse, de moisissure et de poussière, tout troués : on les emporte tout de même ! (…)
Mardi 4 août 1914 – (…) « la mobilisation est commencée ! » Aussitôt, on renfile la tenue de guerre que nous avions placée dans le paquetage et les diverses opérations commencent. (…)
Dimanche et lundi matin, j’étais affecté à la mobilisation de la 5e compagnie du 24e territorial »
Le sergent J. Ledruze-Desmaires du 74e RI précise :
« Je mis sur pied trois compagnies comme cela était prévu dans le plan de mobilisation : la mienne, la 2e Cie du 74e, une unité du 274e et une autre du régiment territorial. (…) »
Les réservistes sont amalgamés avec les soldats d’active et si le temps le permet, des exercices permettent de les remettre un peu à niveau.
Après une revue, les troupes embarquent à la gare pour une destination inconnue. Le JMO du 105e RI (13) résume bien les quelques jours avant le départ. Il ne faut pas oublier que ce calendrier, s’il devait ressembler dans ses grandes lignes à ce cas, était spécifique à chaque unité pour ses détails. Il dépendait en particulier de la date du départ comme on peut le constater en comparant le 105e RI avec les 41e (14) et 64e RI (15).« 1er août – Reçu à 5h du matin un télégramme disant que, sans doute, l’ordre de mobilisation parviendrait dans l’après-midi.
7h30. Le Colonel réunit les officiers à la salle d’honneur à 7h30 et leur donne les ordres pour exécuter toutes les opérations prévues pendant la tension politique.
4h45. Reçu l’ordre de mobilisation qui a été immédiatement communiqué à tous par la voie de l’ordre.
2 août – Les compagnies prennent possession de leurs cantonnements, des lots d’effets et préparent l’arrivée des réservistes.
3 et 4 août – Réception, habillement et armement des réservistes. Il n’y a pas plus de 3 % de manquants.
5 août – Les 1er et 2e bataillons exécutent un tir à la cible ; le bataillon non employé et les compagnies libres exécutent des exercices de section et de compagnie.
6 août – Marche avec tout le régiment sur Saint-Bonnet-Chatelguyon de 6h à 9h. Présentation du drapeau. Le soir, tir pour le 3e bataillon et exercices pour les deux autres.
7 août – Revue de départ passée par les chefs de bataillon dans la matinée. »
La majorité des réservistes appelés à servir dans un régiment d’infanterie arrivèrent les 2e et 3e jours de la mobilisation, comme dans le cas du 105e RI, ou ceux des 41e et 64e RI.
- Autres éléments à savoir sur un régiment d’active
Un régiment n’est pas seulement composé de soldats, il y a aussi le train régimentaire. Ce sont les services qui suivent le régiment et qui assurent certains transports, l’intendance. Le 84e RI donne le détail de sa composition (16) :
Ces véhicules comme les chevaux qui les tirent proviennent en partie des réquisitions. Une étape de la mobilisation a donc été de les récupérer.
- Les régiments de réserve
Ces régiments sont numérotés de 201 à 373. Ce numéro est obtenu en ajoutant « 200 » au numéro du régiment d’active, ainsi, le 1er régiment d’infanterie a comme régiment de réserve le 201e. Ils comptent deux bataillons et n’ont une existence en temps de paix qu’à l’occasion de périodes d’exercices. Certains régiments de réserve, nouvellement créés, n’étaient pas encore complètement organisés. C’est probablement pour cela que la première étape de la mise en place de ces régiments fut le procès verbal de formation. On parle de la « constitution du régiment ». Seul celui du 371e RI est disponible (17) :
7ème Corps d’Armée Place de Belfort Administration des Corps Procès-verbal constatant la formation du 371ème Régiment de réserve d’Infanterie à Danjoutin L’an mil neuf cent quatorze, le 6 août à quatorze heures et demie, Nous Madon Sous-intendant militaire chargé du 2ème service à Belfort, Vu l’article Ier du Décret de l’Instruction du 20 mars 1906 sur l’administration des Corps de troupe, Vu le décret du 10 juin 1889 modifié par celui du 14 février 1905, Vu le télégramme du 1er août 1914 portant ordre de mobilisation générale de l’Armée, Vu l’état approuvé le 28 juillet 1914 par M. le général adjoint du gouverneur de Belfort fixant le jour, l’heure et le lieu de formation du 371ème Régiment de réserve d’Infanterie, Nous sommes rendus au village de Danjoutin occupé par le 371ème Régiment de réserve d’Infanterie, en présence et sur l’invitation de M. le général Lecomte chargé de la formation du 371ème Régiment de réserve d’Infanterie nous avons procédé à la revue d’effectif du 371ème Régiment de réserve d’Infanterie, conformément aux Règlements sur la solde. Les résultats en sont consignés distinctement pour les officiers et la troupe dans les tableaux d’autre part : I.- Tableau nominatif par grade des officiers qui doivent faire partie du 371ème Régiment de réserve d’Infanterie avec indication de leur origine : II.- Tableau indiquant pour chaque unité son effectif et la composition nominative de son cadre d’officiers. III.- Composition du Conseil d’administration. Le 371ème Régiment de réserve d’Infanterie est administré parle Conseil d’administration du 171ème Régiment d’infanterie, Corps actif de rattachement. IV.- Date à partir de laquelle le 371ème Régiment d’Infanterie doit entrer en jouissance des allocations qui lui sont attribuées. Les allocations seront acquises au 371ème Régiment de réserve d’Infanterie à partir du 2 août 1914. De tout quoi nous avons rapporté le présent procès-verbal dont l’expédition originale signée par M. le général Lecomte et par nous restera déposé dans les archives de la 2ème Sous-intendance de Belfort. Trois copies en seront délivrées aux autorités mentionnées au §II de l’art. 1er de l’Instruction du 20 mars 1906. Fait et clos à Belfort les jours, mois et an que dessus. Le sous-intendant militaire Le général signé : Madon signé : Lecomte. |
La question de l’encadrement a déjà été abordée (on notera d’ailleurs qu’on retrouve ici le même cas qu’au 266e RI, à savoir les capitaines et les chefs de bataillon sont tous de l’active, les autres officiers – lieutenants et sous-lieutenants – appartenant tous à la réserve) et ne sera pas reprise ici. Par contre, nous allons nous attarder sur la question des effectifs.
Conformément à la circulaire ministérielle du 12 janvier 1914, mentionnée par le JMO du 247e RI (18), les bataillons sont numérotés 5 et 6 et les compagnies de 17 à 24.
L’exemple du 303e RI (19) est significatif des difficultés rencontrées à la mobilisation non pour aligner les effectifs mais pour assurer l’encadrement théorique :
On constate que les effectifs sont rigoureusement ceux attendus (sections de mitrailleuses et 250 sous-officiers, caporaux et soldats par compagnie) à l’exception notable des effectifs des officiers : bien que composées comme dans l’active de 250 hommes, dans les compagnies le nombre d’officiers est toujours de trois, dans tous les cas observés (au point que je ne doute plus qu’une décision ministérielle ou une circulaire fixe ce nombre).
Comme dans l’infanterie d’active on note toutefois une variation importante d’une compagnie à l’autre dans certains régiments, tout en approchant toujours le total théorique pour le régiment dans sa globalité. Au 247e RI, il est donné le détail des sous-officiers, mais états-majors de régiment, de bataillons, CHR et sections de mitrailleuses sont amalgamés dans le tableau. On voit nettement les accommodements pris avec les effectifs du règlement.
- Répartition des réservistes dans la réserve
Les classes 1908 à 1910 ayant été prioritairement affectées aux régiments d’active, c’est logiquement les classes suivantes qui ont participé à la formation des régiments de réserve. Le JMO du 216e RI (20) donne les classes utilisées, confirmant les informations obtenues par les graphiques des pertes des 290e, 329e et 336e RI (21).
« 4 et 5 août 1914 – Le 216e régiment de réserve d’infanterie est convoqué par l’ordre de mobilisation générale et constitué avec les réservistes des classes 1907, 1906, 1905 et 1904, venus au corps les 3e et 4e jours de la mobilisation. »
Le JMO du 303e RI donne la même composition (classes 1904 à 1907). Il précise qu’en plus des officiers d’active versés au régiment de réserve, on compte 49 sous-officiers, un caporal et 14 soldats de l’active dans ses rangs. C’est la principale explication au fait que l’on trouve des hommes de classes plus jeunes que 1909 dans les pertes des régiments de réserve en août 1914. Il s’agissait d’encadrer un régiment composé uniquement de réservistes. Cette « injection » d’hommes de l’active dans les régiments de réserve était la règle. Un autre exemple est donné par le JMO du 346e RI (22) :
« Samedi 1er août 1914 – Les cadres actifs du 146e régiment d’infanterie qui sont destinés à former le 346 et qui doivent partir en fonction de la couverture à H+6, savoir :
1 lieutenant-colonel
1 Chef de bataillons
1 médecin major chef de service
6 capitaines
40 sous-officiers
2 caporaux
8 soldats
s’embarquent le samedi 1er août à la gare de Toul à 6 heures 58 et arrivent à Melun à 22 heures 30. »
Au 353e RI (23), même situation mais avec, une fois encore des différences dans les effectifs concernés : 10 officiers, 9 adjudants, 8 sergents-majors et 36 sergents sont versés du 53e au 353e RI. On reste malgré tout dans les mêmes proportions.
Dans son JMO, l’officier du indique 348e RI (24) qu’au 5 août, l’effectif par compagnie est seulement de 75 hommes, loin des 250 prévus. De ce fait, le commandant incorpore le lendemain 660 hommes prévus pour le 2e échelon du 148e puis le surlendemain des hommes prévus pour rester au dépôt. 2210 hommes sont finalement prêts le 8 août.
Les pertes corroborent les affirmations du JMO (25) : pas de pertes d’hommes de l’active, mais un étalement des classes utilisées nettement plus important que dans les exemples vus précédemment, particulièrement visible au niveau des classes 1902 et 1903 (hommes théoriquement gardés au dépôt pour de futurs renforts) et des classes 1908 à 1910 théoriquement réservées pour compléter le régiment d’active. Cette situation en dehors des textes n’a pas été sans poser problèmes aux rédacteurs des fiches des soldats Morts pour la France : sur les 107 fiches trouvées, 25 % sont raturées (148 remplacé par 348 ou l’inverse) voire erronées (148 au lieu de 348 bien que le lieu de décès ne laisse aucun doute sur l’appartenance au 348e RI).
- Entre la mobilisation et le départ dans les régiments de réserve
Pendant que certaines unités, comme le 348e RI, font face à leurs difficultés sur lesquelles nous reviendrons plus tard, les régiments de réserves suivent les étapes prévues par le Journal de mobilisation. Il est primordial de garder à l’esprit que le déroulement de ces étapes fut propre à chacun de ces 173 régiments. Toutefois, on peut se faire une idée assez précise des grandes lignes à l’aide de quelques exemples comme le 227e RI (26) :
« 4 août 1914 – A la suite de la mobilisation générale, dont le premier jour a été fixé au dimanche 2 août 1914, le régiment de réserve est constitué : arrivée des officiers de réserve. Passage aux compagnies de réserve du cadre actif provenant du 27e régiment.
5 août – Arrivée des réservistes. Habillement, équipement.
6 août – Arrivée des réservistes, habillement, équipement. Marche d’épreuve.
7 août – Continuation des opérations d’habillement et d’équipement. Marche d’épreuve.
8 août – Revue de départ.
9 août – Le 227e quitte Dijon par voie ferrée en deux trains… »
Les réservistes arrivent en deux jours, mais plus tardivement que pour d’autres régiments déjà évoqués (64e et 264e RI par exemple). Pour le reste, les étapes sont les mêmes que pour l’active après la constitution du régiment : arrivée, habillement et équipement des réservistes, exercices et revue de départ.
Avant l’arrivée des réservistes, il a fallu, pour les officiers, reconnaître les cantonnements, percevoir les différents lots de mobilisation, la paille pour le couchage des unités ne dormant pas dans une caserne et faire les opérations de réquisition des chevaux et des voitures.
- Des difficultés spécifiques
Si on lit le JMO du 366e RI (27), tout semble se passer à la perfection :
« 3 août – (…) Les corps actifs sont partis pour le front avec un enthousiasme indescriptible. Les réservistes qui commencent à rallier ont hâte de les y rejoindre avant le premier choc. »
Non que j’émette l’avis que le rédacteur exagère un peu, mais dans d’autres régiments, des officiers ont une analyse différente qu’ils ont été jusqu’à coucher sur le papier du JMO. Elles ne concernent pas l’état d’esprit des hommes mais des difficultés dans la constitution du régiment comme cela a déjà été évoqué pour le 348e RI.
Toutes les difficultés rencontrées ne sont pas explicitement notées dans les JMO, ce qui rend celles disponibles forts intéressantes. On peut imaginer que les régiments qui en font mention ne furent pas les seuls confrontés à ces problèmes, qui n’entravèrent pas d’ailleurs le déroulement du plan XVII. Heureusement, les quelques exemples sont plus explicites que celui du 353e RI :
« 4 août, mardi – Continuation des opérations de mobilisation qui se terminent vers minuit… quelques difficultés à résoudre. »
Le matériel roulant des régiments de réserve repose beaucoup sur les réquisitions de chevaux et de voitures effectuées au tout début de la mobilisation. Le JMO du 346e RI indique (vue 5/100) : « La réquisition des chevaux et des voitures de compagnie a été très laborieuse ». Ce qui montre que tout ne s’est pas passé idéalement dans certains régiments. Et ce qui est vrai pour les réquisitions l’est aussi pour d’autres éléments.
Au 347e RI (28), le JMO dresse une liste impressionnante de manques et les explique :
« Conditions dans lesquelles s’effectue la mobilisation du 347e Régiment d’infanterie :
Le régiment de réserve, de nouvelle création, n’a encore jamais été convoqué.
Comme matériel, manquent encore complètement, au jour de la mobilisation.
Tout le campement.
Tous les outils (de voiture régimentaire et portatifs) qui sont remplacés en partie par des pioches et hachettes anciens modèles.
Les marmites de campement, réquisitionnées à Givonne, sont distribuées le matin même du départ, 10 août.
Le reste du campement, les 12 août à Clavy-Warby, Giraumont et Warby, et les outils le 13 à Montcornet et Tourues ; complétés par réquisition de cisailles à Charleville le 15 août et distribués à Bel-Air, Houldizy et Arreux.
La mobilisation et constitution des effectifs hommes est contrariée par la présence simultanée dans les mêmes quartiers :
Des éléments du 2e échelon du 147e ;
D’éléments destinés au dépôt ;
Au milieu de tout ce personnel non habillé, les hommes du 347e sont difficilement triés et groupés. (…) »
Et les difficultés continuent en raison du détachement de mitrailleuses pour le corps de cavalerie Sordet et la surveillance de ponts à effectuer. Dans certains régiments, comme au 355e RI (29), des mesures avaient été prises pour éviter les difficultés pour trier et regrouper les hommes :
« 3 août 1914 – (…) Les réservistes dont le domicile est situé à moins de 24 km de Châlons, arrivent à pied. Ils sont reçus dans la cour des Magasins Jacquesson où des poteaux indiquant les numéros des unités du 355e ont été placés dès la première heure. Il est procédé immédiatement à leur habillement. »
Une grande partie des difficultés pour la formation de ce régiment vient des effectifs nombreux de réservistes dans la caserne et le manque de certains équipements. Mais il arrivait aussi que des éléments de l’habillement manquent. Le JMO du 224e RI (30) met en avant d’autres difficultés, liées aux équipements : il manque la voiture-forge, des manchons bleus pour les képis, des pattes d’épaule et des jambières.
« 2 août – Le chef de corps télégraphie au général commandant le 53e division de réserve que la voiture-forge a été retirée au corps en avril 1914 et n’a pas été remplacée.
Ordre est donné de faire confectionner dans l’industrie locale des manchons bleus et des pattes d’épaule manquant à l’approvisionnement du 224e.
Les jambières n’ont pas pu être confectionnées. »
Au 355e, le JMO nous donne une indication précieuse expliquant les difficultés rencontrées par certains régiments de réserve : ils étaient prévus pour être formés le 1er octobre 1914. Ils sont donc formés par anticipation, de ce fait, les manques sont nombreux.
« Le régiment ne devant être formé que le 1er octobre 1914, la formation anticipée a rencontré les plus grandes difficultés aux points de vue de l’habillement et de l’équipement. Malgré les demandes réitérées de matériel, il manquait, au départ du régiment, 1200 paires de jambières, 2150 musettes, deux ateliers téléphoniques, une voiture légère d’outils, les pétards de mélinites (remplacés par de la cheddite) et des cordeaux détonants. »
Même situation au 356e RI (31), mais autre réaction.
« 9 août – Stationnement à Toul (…). Le régiment se constitue dans des conditions particulièrement déplorables en raison de la précipitation avec laquelle il a quitté Troyes et a été dirigé sur son point de concentration. Les convois manquent, les sections de mitrailleuses n’existent pas, les appareils téléphoniques sont en vain réclamés à l’artillerie, les chevaux ne sont pas harnachés. Dans ces conditions le transport du matériel ainsi que des vivres pendant les étapes depuis Châtenois, point de débarquement, jusqu’à Toul, avec des voitures de réquisition a-t-il été effectué dans de mauvaises conditions. Il manque énormément d’effets d’habillement et d’équipement pour entrer en campagne ; les caisses de comptabilité régimentaires ou des compagnies n’ont pas été organisées, les imprimés manquent. Il a été impossible de sélectionner les hommes avant le départ de Troyes et les tares d’un assez grand nombre d’entre eux ne sont reconnues qu’à la visite journalière ; d’où nécessité d’évacuation sur le dépôt, ce qui ne se serait pas présenté si on avait eu le temps de visiter les hommes à Troyes et de les envoyer devant la commission spéciale de réforme.
En somme, la mobilisation du 356e régiment d’infanterie s’est faite sans étude des détails, sans une étude approfondie des prescriptions du plan XVII et dans de mauvaises conditions. »
Il est surprenant que l’officier qui a rédigé ces lignes ait été si virulent sur le calendrier : comme nous l’avons vu, les autres exemples montrent qu’un départ le 5 août n’est pas une exception. Ces difficultés viennent essentiellement du fait qu’il s’agissait de régiments dont la mise en place était encore à l’étude. Les mots sont plus mesurés dans le JMO du 351e RI (32). Il faut dire qu’il n’y eut pas une telle accumulation de problèmes.
« Les opérations du journal de mobilisation s’effectuent d’une manière satisfaisante, bien que certaines dispositions pour l’application du Plan XVII fussent encore à l’étude ».
Des difficultés multiples, le 348e RI en connaît également, mais encore d’un autre ordre :
« 4 août – Commencement des opérations : distribution des lots de mobilisation aux unités.
Il manque : le campement et les outils, 5 voitures. Le déficit est signalé par télégramme à l’intendance [trou dans le JMO – manquent quelques mots] (Amiens) et au génie (…). La [paille de] couchage n’a pas été prévue par l’intendance. 10 000 kg est réquisitionnée à Antheny (12 km de Rocroi). L’approvisionnement des légumes est difficile, rien à Rocroi (…).
L’incorporation des réservistes affectés au 348e se fait dans de bonnes conditions, 240 environs. »
On remarquera que ces difficultés touchent les régiments au numéro supérieur à 347. Pour les autres, à part des manques ponctuels comme au 224e RI, rien de particulier n’est signalé à ce niveau. Une seule exception : le 285e RI met en avant une autre difficulté liée au fait que tous les hommes, ou presque, des régiments de réserve sont des civils en uniforme (33).
« Chacune des compagnies est commandée par un capitaine du régiment actif et comprend en outre 1 adjudant, 1 fourrier et 2 sergents rengagés par compagnie. Le reste du cadre est exclusivement fourni par la réserve.
L’encadrement laisse à désirer et les opérations de la mobilisation ainsi que les débuts de la campagne s’en ressentent. (…) Il est à remarquer que le temps a fait complètement défaut pour remettre les hommes en main, ils ne se connaissent que peu entre eux et ignorent complètement la voix de leurs chefs. Ce sera par la suite et au début une source de difficultés pendant les premiers jours de fatigue et pendant les opérations. »
Clairement écrit a posteriori, ce texte semble plus là pour expliquer les difficultés rencontrées par le régiment. S’agit-il d’une manœuvre pour dédouaner d’un quelconque échec l’officier supérieur ? L’argumentation est d’autant plus surprenante que le régiment, formé le 3 août n’est parti que le 12, un laps de temps largement supérieur à ce qu’ont eu de nombreux régiments de réserve partis dès le 5. Reste que la difficulté de manœuvrer des réservistes ne dut pas être rencontrée que dans ce cas.
Dernière difficulté signalée : au 370e RI (34), en plus de l’absence de certaines voitures, on note que le régiment n’a pas reçu son drapeau. Les officiers décident donc de se cotiser pour en faire confectionner un rapidement puisqu’il est présenté aux troupes dès le 8 août.
- Au niveau local
Il est possible d’étudier la question de la répartition des réservistes entre active et réserve en suivant un autre angle : celui d’une monographie des combattants d’une commune. Grâce aux données de Valérie sur Rouen (35), je suis en mesure d’en donner un exemple qui va recouper les éléments donnés précédemment sur la question des effectifs. Il serait possible, bien que fort difficile surtout pour les communes importantes – de faire ce travail pour tous les hommes mobilisés. Ici, il s’agit d’un graphique réalisé à l’aide des seuls morts pour la France.
On retrouve logiquement les pertes des unités d’active (classes 1908 à 1913) et un moindre engagement des unités de réserve en août.
Attention tout de même : les informations vont montrer une grande variabilité d’une commune à l’autre, surtout d’une région militaire à l’autre. Elles dépendent grandement de l’engagement des unités où ont été mobilisés les habitants, et ces unités n’ont pas toutes été engagées en même temps.
- En guise de conclusion
La France s’est préparée minutieusement pour la mobilisation : chaque homme sait où il doit aller, chaque unité sait comment s’organiser en cas de mobilisation, tout a été pensé. Il y a eu, certes, des imprévus, des dysfonctionnements, en particulier dans certains régiments de réserve mais globalement, les unités furent en place conformément au plan de mobilisation et de concentration. Les opérations qui suivirent sont un autre sujet, mais elles auront une conséquence directe sur ce bel agencement des classes : les pertes vont entraîner une perte de l’homogénéité des régiments de réserve et d’active par l’arrivée de renforts de classes différentes. Par la loi du 5 août, ce sont même des territoriaux qui vont être affectés dans les régiments d’active. À tel point qu’en janvier 1915, le mot « réserve » pour parler des régiments, des brigades ou des divisions disparaît officiellement, avant que les « régiments d’active » et les « régiments de réserve », après avoir disparu en termes de recrutement et en termes de vocabulaire, ne soient alignés en terme d’effectifs en 1916.
Cette petite étude montre que les questions restent nombreuses sur le sujet. Elle montre aussi les difficultés pour équiper correctement certains régiments de réserve. On peut alors imaginer ce qui restait pour les régiments d’infanterie territoriale et pour les GVC. Car le dépôt ne mobilisait pas seulement un régiment d’active et un de réserve : il devait aussi mettre en place un régiment territorial et équiper les GVC.
- Remerciements :
Ce travail n’aurait pas été possible sans l’aide de Joël Huret, de Bernard Labarbe, de Stéphan Agosto, de Denis Delavois, de Valérie Q., de Jérôme Verroust, de Bernard Larquetou et de Xavier Bocé.
- Je recherche !
– Si vous avez un exemple de « journal de mobilisation » même partiel, n’en ayant jamais vu, je suis preneur.
– Je recherche le texte de la circulaire du ministre de la Guerre en date du 26 février 1913 et celui de l’Instruction du 15 février 1909 pour compléter cet article et le précédent.
– Un PV de formation était-il réalisé pour tous les régiments de réserve ou uniquement pour ceux qui n’avaient jamais été formés avant ?
– Si vous constatez des inexactitudes, des erreurs, n’hésitez pas à me les signaler, cet article n’a pas la prétention d’être complet ou parfait.
– Si vous avez des données pouvant compléter, illustrer ce sujet, je suis preneur, il manque terriblement d’images par exemple !
- Sources :
1. Les Armées Françaises dans la Grande Guerre, Tome 1, volume 1 reproduit par l’association La cavalerie dans la bataille de la Marne <http://20072008.free.fr/site2004/armfrgg4.htm>. Dernière consultation : août 2012. Accès direct au site.
2. Par exemple, la date de début de rédaction du JMO n’est pas une indication fiable sur la date de sa mise en place effective. En effet, certains rédacteurs choisirent de rédiger le JMO dès le début des tensions (donc fin juillet) quand d’autres le firent à l’annonce de la mobilisation, au départ de la caserne voire à l’arrivée dans la zone de concentration.
3. JMO du 265e RI, SHD 26N732/7, vue 4/20.
4. Ministère de la Guerre, Annuaire Officiel de l’Armée Française pour 1914, Paris, Berger-Levrault, 1913.
Ministère de la Guerre, Annuaire officiel de l’armée territoriale pour 1914, titre incertain, éditeur inconnu.
JMO du 66e régiment d’infanterie, SHD 26N657/13.
JMO du 266e régiment d’infanterie, SHD 26N732/14.
JMO du 70e régiment d’infanterie territoriale, SHD 26N7891/1.
5. Pour consulter les dossiers des hommes ayant reçu la Légion d’honneur, accéder à la base Léonore du ministère de la culture.
6. Tableau annexé à la loi du 7 août 1913. Une version complète du texte sur Gallica :
Ministère de la guerre. Loi du 7 août 1913, modifiant les lois des cadres de l’infanterie, de la cavalerie, de l’artillerie et du génie en ce qui concerne l’effectif des unités, et fixant les conditions du recrutement de l’armée active et la durée du service dans l’armée active et les réserves, Paris, Henri Charles-Lavauzelle, 1913. Accès direct sur Gallica.
7. JMO du 150e régiment d’infanterie, SHD 26N697/1, vue 24/106 et 26 à 28/106.
8. JMO du 152e régiment d’infanterie, SHD 26N697/13, vue 44/104.
9. JMO du 260e régiment d’infanterie, SHD 26N730/7.
10. Bernard Larquetou pour le 29e RI (voir son blog), Jérôme Verroust pour le 36e RI (voir son blog), Bernard Labarbe pour le 57e RI (voir son blog), Jérôme Charraud pour le 68e RI (voir son blog), Stréphan Agosto pour le 74e RI (voir son blog), Xavier Bocé pour le 119e RI (voir son site) et Denis Delavois pour le 149e RI (voir son blog).
11. J. Ledruze-Desmaires, Flambée de souvenirs. 1890-1950, Clermont-Ferrand, Imp. G. de Bussac, 1951, p. 36.
12. TANTY Etienne, Les Violettes des tranchées, lettres d’un poilu qui n’aimait pas la guerre, Paris, Editions Italiques, 2002. Extraits des pages 42, 43 et 48.
13. JMO du 105e régiment d’infanterie, SHD 26N676/1, vue 5/48.
14. JMO du 41e régiment d’infanterie, SHD 26N628/1 vue 4/55.
15. JMO du 64e régiment d’infanterie, SHD 26N657/1, vue 5/58.
16. JMO du 84e régiment d’infanterie, SHD 26N611/1 vue 4/29.
17. JMO du 371e régiment d’infanterie, SHD 26N765/4, vues 3 et 4.
18. JMO du 247e régiment d’infanterie, SHD 26N727/6.
19. JMO du 303e régiment d’infanterie, SHD 26H657/1, vues 4 et 5/104.
20. JMO du 216e régiment d’infanterie, SHD 26N717/1, vue 5/53.
21. Jérôme Charraud pour le 290e, Bernard Larquetou pour le 329e et Jérôme Verroust pour le 236e RI.
22. JMO du 346e régiment d’infanterie, SHD 26N757/1, vues 4 et 5/100.
23. JMO du 353e régiment d’infanterie, SHD 26N759/10, vue 6/209.
24. JMO du 348e régiment d’infanterie, SHD 26N758/4, vues 5 et 6/62.
25. Travail réalisé à l’aide de la liste des pertes du 348e RI jusqu’au 18 août 1914 fournie par l’historique du régiment disponible sur le site de Jean-Luc Dron. Toutes les fiches MDH ont été recherchées. Sur 115 identités, 107 ont été trouvées dans le fichier, permettant ainsi de proposer les statistiques utilisées dans l’article.
26. JMO du 227e régiment d’infanterie, SHD 26N721/4, vue 4/161.
27. JMO du 366e régiment d’infanterie, SHD 26N763/1, vue 4/135.
28. JMO du 347e régiment d’infanterie, SHD 26N758/1, vue 6 et 7/52.
29. JMO du 355e régiment d’infanterie, SHD 26N760/4, vues 5 et /56.
30. JMO du 224e régiment d’infanterie, SHD 26N720/4, vue 4/58.
31. JMO du 356e régiment d’infanterie, SHD 26N760/8, vues 5 et 6/57.
32. JMO du 351e régiment d’infanterie, SHD 26N759/1, vues 4 et 5/37.
33. JMO du 285e régiment d’infanterie, SHD 26N739/1, vues 4 et 5/38.
34. JMO du 370e régiment d’infanterie, SHD 26N765/1, vue 7/159.
35. Voir le blog de Valérie sur les Pommiers, hommes du pays de Caux, et son blog sur le 22e RIT.
En complément : je vous invite à regarder le JMO du 164e RI qui donne aussi le nom des sergents et leur affectation dans le régiment.