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Galtier-Boissière, la fleur au fusil : un récit de 1914

GALTIER-BOISSIERE Jean, La fleur au fusil, Editions Baudinière, Paris, 1928. 156 pages.

Autant le dire tout de suite : qui veut essayer de comprendre les premiers mois de la guerre doit lire ce livre. Il couvre la période du 11 juillet au 15 septembre 1914. Galtier-Boissière, classe 1911 n’a plus que quelques semaines à passer à la caserne du 31e régiment d’infanterie où il fait son service militaire. Il a pu choisir son affectation et devenir rapidement, contre son gré, caporal grâce à son Brevet d’aptitude militaire.

Son récit commence par des souvenirs de caserne. Derrière les histoires souvent cocasses, on perçoit certains aspects de la vie de caserne à cette époque. Mais ce n’est pas ce qui fait la force du récit. Sa grande qualité vient qu’il nous narre le passage de cette vie de caserne, de paix, à la vie en campagne, dans la réalité de la guerre telle qu’elle se présente en août 1914. Et ce passage se fait par une transition qui va de la mobilisation au « baptême du feu », celui de la fleur au fusil. Chez Galtier-Boissière, cela traduit plus l’état d’esprit particulier qui était celui des hommes dans cette période qui va les amener à comprendre ce qu’est vraiment la guerre. Plus que l’entrain supposé des hommes à aller se battre. Ou alors avec ironie.

En ce début août 1914, l’ennemi est encore lointain et irréel. On écoute les rumeurs, la propagande rassurante. Les longues marches font plutôt penser aux grandes manœuvres. Puis la première confrontation remet tout en place avant la seconde qui sera violente, sanglante. Galtier-Boissière raconte les combats, mais aussi l’après, sans langue de bois. Et puis le recul, les travaux de fortifications de campagne (les fameuses tranchées dès septembre) et puis l’avance suite au recul allemand consécutif à leur échec lors de la bataille de la Marne.

Si ce livre de Galtier-Boissière est à lire, au-delà de son sujet, c’est que par rapport aux nombreux carnets de soldats qui existent sur cette période qui sont souvent très factuels, il y ajoute de la vie. Il permet au lecteur de bien comprendre les étapes vécues par les soldats de l’active. Il donne aussi l’occasion au lecteur habitué à entendre parler du début de la guerre avec le résumé : attaques françaises à la baïonnette, retraite, victoire de la Marne, que ce fut bien plus complexe. Il nous entraîne dans le quotidien des soldats, leur popote, leurs marches, le système D, la peur, la mort.

  • Pour aller plus loin :

La suite de ce récit :

Biographie de Galtier-Boissière dans le Maitron :


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