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Auguste Degand, champion de France des poids mi-moyens

Ce jeune boxeur a commencé tôt sa carrière professionnelle. Champion du Nord de sa catégorie, son premier combat professionnel date du 19 janvier 1912 et son titre de champion de France de sa catégorie de mars 1913. L’année 1914 commença mal pour lui : son père décéda en début d’année.

Hélas, concernant ses années de guerre, on ne peut qu’utiliser des sources éparses comme la presse. En effet, sa fiche matricule ayant été détruite au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle n’a été remplacée que par une feuille nominative de contrôle complètement vide. Heureusement, la revue Sporting réalisa un suivi nominatif des sportifs au début du conflit, mutations, blessés, tués, bonne santé, ce qui permet d’avoir quelques éclairages ponctuels sur Degand.

Habitant Denain, il vit ses deux frères, Adolphe et Charles, mobilisés. Il fit le choix de rester sur place, même quand l’annonce de l’arrivée des Allemands fut faite. Pris de vitesse, il dut se cacher douze jours dans une cave avant de faire le choix ou d’avoir l’opportunité de s’enfuir. Il rejoignit donc Abbeville à pied. Il reçut alors son ordre de marche, la classe 1914 étant sous les drapeaux depuis le début du mois de septembre. Il arriva donc en retard, probablement en octobre, à Vannes au dépôt du 148e RI. Il fut affecté à la 32e compagnie.

Bien que loin de son Nord natal, il ne se retrouva pas seul : il fut affecté à la section où se trouvaient le sergent Eugène Stuber (classe 1907) convalescent et André Blazy, deux autres boxeurs.

Il est noté comme partant pour le front en décembre 1914 ou en février 1915, ce qui n’est que la première incertitude dans ce qui est publié dans la presse. Il est toujours accompagné d’Eugène Stuber et d’un autre boxeur, André Piet. Si Eugène Stuber fut bien blessé à Fère-Champenoise en septembre 1914 et revint au dépôt du 148e RI, il fut envoyé en détachement dans une usine de la Loire en novembre ou décembre 1914 et non au front. Quant à Henri Piet, affecté au 106e RI, il ne mit jamais les pieds au 148e RI.

L’Auto, autre pourvoyeur d’informations sur les sportifs mobilisés, indique en mars 1915 qu’il est au front depuis 4 mois, dans le secteur du Bois-le-Prêtre. Son frère Charles Degand, sergent au 87e RI fut tué en février en Champagne.

Seule certitude, dès mai ou juin 1915, Auguste Degand fut évacué et envoyé en convalescence à Allassac en Corrèze. Suite à son évacuation, il donna des nouvelles en septembre 1915 : il était alors à la 26e compagnie du dépôt du 151e RI à Quimper. Il pourrait donc avoir été affecté à ce régiment fin 1914.

Fut-il renvoyé au front ? Aucune certitude à ce sujet, d’autant qu’on trouve mention d’une exhibition entre lui et Estirac (poids lourd) fin avril 1916 dans la Loire, vers Saint-Chamond. Peut-être était-il déjà dans l’aviation ? Il n’y a en tout cas aucune certitude, dommage que cette photographie ne soit pas datée :

Source : http://agfh59.free.fr/memorial_14_18/agfh_notice_degand%20auguste.pdf, consulté le 20/08/2025.

Hélas, c’est ensuite un grand vide dans son parcours. On le retrouve en février 1918 à Dijon en train de préparer son brevet de pilote. Le 8 mai 1918, à l’occasion d’une permission de détente à Paris, il boxa au camp de Mailly.

Lors de la reprise des championnats de Boxe, Degand étant toujours sous les drapeaux, il ne put passer la pesée obligatoire en mai 1919.

Dernière étape trouvée : début août 1919, il rentre d’Orient où il était affecté comme sergent pilote aviateur et obtint son congé de démobilisation à la fin du mois. C’est autour de Marseille qu’il reprit sérieusement l’entraînement afin de retrouver son poids de forme et de défendre son titre. Il dut rapidement se rendre compte qu’il ne pourrait pas retrouver un poids inférieur à 66 kil. 678 pour les mi-moyens : il abandonna à la fin du mois son titre et décida de passer dans la catégorie de poids supérieure, à savoir dans les poids moyens. Un premier combat fut organisé dans la foulée à Marseille. Ce fut sa seule victoire avant une longue série de 8 défaites ou matchs nuls.

Après un rebond et deux vaines tentatives pour conquérir le titre de champion de la catégorie des mi-moyens, sa carrière périclita rapidement : sur 30 combats après sa démobilisation, il n’en gagna que 10. Il mit fin à sa carrière après une dernière victoire en février 1924. La guerre fut une vraie cassure dans sa carrière, l’empêchant de défendre son titre et de réussir dans sa nouvelle catégorie.

Sa date de décès n’a pas été retrouvée, mais est antérieure à 1970.

  • Sources

Sa carrière pugilistique : https://boxerlist.com/boxer/auguste-degand/43909

Gallica :

Photographie en 1913 : Rol, 35016, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6928031f

Archives départementales du Nord :

1R 3218 : fiche matricule de Degand Auguste, classe 1914, matricule 472 au bureau de recrutement de Valenciennes.


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