Le général Picquart est devenu célèbre en France pour son rôle dans l’affaire Dreyfus : il dévoila les indices accusant le commandant Estérhazy. À partir du 24 février 1910, il est le général de division commandant le 2e corps d’armée. Le 19 janvier au matin, suite à une chute de cheval, il décède à son domicile. Ses funérailles se déroulent à Amiens le mercredi 21 janvier à partir de 11 heures.
Grâce à une série de photographies mise à disposition à la suite de la Grande collecte 2013 sur le site Europeana, on peut suivre quelques étapes de cette journée particulière, il y a un siècle exactement. Mais avant, découvrons celui à qui l’on doit cet article : Alphonse Lucien Edmond Frédéric Van Ballenberghe.
- Un jeune conscrit au 72e RI
Cette jeune recrue arriva à la caserne le 10 octobre 1913. Bien qu’Alphonse soit son premier prénom, c’est avec son second prénom qu’il signe ses cartes postales, c’est donc avec celui-ci que nous le prénommerons.
Voici Lucien sur une photographie prise à l’occasion d’une marche, très certainement au printemps ou au début de l’été 1914 car la végétation est très développée. Il a eu la bonne idée de mettre une croix pour se désigner.
Comme on le distingue à défaut de le voir nettement en raison d’un fichier mis à disposition de faible résolution, il s’agit d’hommes du 72e régiment d’infanterie d’Amiens. On ne voit ce détail que sur le col du caporal au centre sur le gros plan ci-dessous. Il confirme la mention du livret militaire de Lucien.
En janvier 1914, comme ses camarades et comme les conscrits avant lui, il compte les jours. Sur une carte envoyée le 8 janvier 1914, il indique qu’il ne lui reste que 615 jours. Certes, la loi des « 3 ans » est entrée en application, mais la première classe concernée est la classe 1913. Lucien étant de la 1912, il doit quitter la caserne le 20 septembre 1915 au bout de deux ans.
Il manque le début du texte, mais ce qui est intéressant, c’est qu’il note le froid qui lui fait mal aux mains : « Ici, ça pince salement. Les doigts ne sont pas à la bonne, mais vu le peu de temps, il ne faut pas s’en faire. C’est du 615 demain et on fera comme les copains de la carte (…) ». Ce détail aura son importance par la suite ; quatre jours après que Lucien ait envoyé ce courrier à sa mère, le général Picquart fit sa chute de cheval.
- Honneurs funèbres militaires
La cérémonie suit un protocole très strict et une organisation codifiée par le décret du 20 juin 1907.
TITRE V Des honneurs funèbres SECTION I Honneurs funèbres civils. Art. 52. – Lorsqu’une personne désignée dans l’article 2 du présent décret meurt, les autorités dénommées après elle dans l’ordre des préséances occupent dans le convoi le rang prescrit par ledit article. Les délégations des corps constitués assistent au convoi dans les conditions qui sont déterminées pour chaque cas par le Gouvernement, et suivant les ordres ou invitations qui leur sont adressés par le ministre dont ils relèvent.
SECTION II Honneurs funèbres militaires. Art. 53. – Il est rendu des honneurs funèbres par les troupes au Président de la République, aux présidents du Sénat et de la Chambre des députés, aux ministres et aux sous-secrétaires d’État, aux ambassadeurs français morts en fonctions ; aux sénateurs et députés morts pendant la durée des sessions dans la ville où les assemblées dont ils faisaient partie tiennent séance ; aux conseillers d’État morts en fonctions dans la ville où siège le conseil d’État ; aux préfets dans leur département ; aux membres de la Légion d’honneur ; aux militaires et marins de tous grades. (…) Art. 55. – Les détachements devant assister au convoi des personnes désignées à l’article 53 ci-dessus ont les effectifs suivants : (…) Pour un ambassadeur français, un préfet, un général de division commandant un corps d’armée, ou un vice-amiral préfet maritime : les deux tiers de la garnison ;
Fait à Paris, le 16 juin 1907. A. Fallières. Par le Président de la République, Le président du conseil, ministre de l’intérieur, G. Clemenceau.
Extrait du Journal officiel de la République française, 39e année n°165, Jeudi 20 juin 1907. Pages 4274 à 4279.Lien direct sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6476393n
Un complément a été trouvé dans cet ouvrage : D. de Maillhol, Code officiel du cérémonial, Paris, librairie spéciale, 1894, pages 96 et 97. Certes, il repose sur le décret abrogé par celui du 20 juin 1907, mais ses compléments nous en disent plus sur l’organisation des honneurs militaires :
Service des troupes commandées pour rendre les honneurs funèbres aux militaires et marins décédés en activité. – Marche du cortège
- Les troupes commandées pour rendre les honneurs funèbres aux militaires et marins décédés en activité sont conduites à la maison mortuaire. À la levée du corps, elles portent ou présentent les armes et rendent les honneurs dus au grade du défunt. Elles accompagnent ensuite le corps jusqu’au cimetière. Pendant la marche du cortège, les troupes marchent en colonne, l’arme sur l’épaule, partie en avant, partie en arrière du char funèbre. Ces deux colonnes sont reliées par deux détachements marchant en file, à droite et à gauche du char et des voitures de deuil. Les hommes marchant en file ont l’arme sous le bras droit. Les drapeaux et étendards sont voilés d’un crêpe ; les tambours sont couverts de serge noire ; les clairons et les trompettes ont des sourdines et des crêpes. Sur le char funèbre sont déposés les insignes, armes et décorations du décédé. S’il était officier général, ou officier supérieur chef de corps et en activité de service, son cheval de bataille, dont le harnachement est couvert d’un voile noir, est conduit derrière le char. Les coins du poêle sont portés par quatre personnes de grade ou de rang égal à celui du décédé, et à défaut, par quatre personnes du grade ou du rang inférieur.
Chaque image va nous aider à en découvrir certains aspects codifiés ci-dessus.
Ces photographies appartiennent à une série plus grande. Leur ordre ne fait pas de doutes : elles sont numérotées, au moins jusqu’à 33. Trois sont aussi visibles dans les documents déjà vendus sur Delcampe. Un photographe a dû réaliser une série de clichés qu’il a ensuite tirés et vendus.
La cérémonie se déroula le mercredi 21 janvier 1914. Le cortège partit à 11h00 de l’hôtel du corps d’armée, bureau du général Picquart où se trouvait le corps du défunt.
- Photographie n°3
Grâce au bâtiment à l’architecture particulière visible à droite, il est possible de localiser où se trouve le cortège à ce moment : il passe le long de la préfecture, rue de la République. D’ailleurs, des employés de cette administration sont aux fenêtres à l’étage.
Cette indication permet aussi de faire une hypothèse concernant le parcours.
La foule est présente le long de la rue, et ce ne sont pas des badauds : habillés de noir, ils sont venus assister à ce dernier hommage à Amiens.
C’est la musique d’un régiment qui est en train de défiler. Conformément aux prescriptions en cas d’honneurs funèbres militaires, les tambours sont enveloppés dans du drap noir.
Le froid est « visible » : le tambour du milieu du premier rang est en train de se moucher.
Lucien a fait une flèche sur l’image, probablement pour indiquer sa position. Toutefois, était-ce bien lui à cet endroit ? Un détail de la photographie en fait douter, et il écrit lui-même qu’il n’a pas réussi à se voir sur les clichés.
- Image 5
Cette photographie a été prise très peu de temps après la première. En effet, sur la première, on voit à l’arrière-plan les hommes qui s’apprêtent à passer, avec un drapeau et un officier à cheval. C’est ce que l’on voit au premier plan sur le second cliché. Ces deux clichés sont séparés par un bref laps de temps car un crottin de cheval, au niveau de la troisième fenêtre après la porte, sur le premier a été peu piétiné mais a été dispersé sur le second sans avoir complètement disparu.
La qualité du tirage de la photographie et de la numérisation font qu’il n’est pas possible de distinguer le grade de l’officier qui est juste derrière la musique du régiment. Il n’est pas non plus possible de distinguer le numéro du régiment. S’il s’agit de celui de Lucien, ce devrait être le 72.
Je pense au colonel, chef de corps. Derrière lui, on trouve le drapeau et sa garde (voir cette recherche). Réglementairement en de telles circonstances, on lui ajoute un crêpe noir. Derrière ce groupe, deux officiers à cheval suivis des hommes en colonne.
La garde du drapeau va s’avérer la piste à suivre pour en savoir plus sur le régiment qui défile. En effet, ce photographe ne fut pas le seul présent ce jour-là. Les Archives départementales de la Somme mettent à notre disposition des clichés de cette cérémonie, dont deux clichés de la garde d’un drapeau…
Le sergent à gauche n’a qu’une cartouchière et des lunettes sur les deux clichés, l’homme à droite est un soldat de première classe, la ressemblance de l’officier porte-drapeau ne fait pas de doute : il s’agit du drapeau du 128e régiment d’infanterie et non celui du 72e RI. C’est la raison pour laquelle Lucien a peu de chance de se trouver sur ces deux clichés.
Le décès d’un général commandant le corps d’armée faisait que des troupes venant d’au-delà de la garnison venaient participer aux cérémonies : le 128e RI d’Abbeville par exemple.
Comme nous allons le voir dans un des courriers rédigés par Lucien, une partie des hommes du 72e RI furent utilisés pour jalonner le parcours avant d’être regroupés pour défiler à la fin de la cérémonie.
- Photographie n° 19
La photographie 14 montre des officiers supérieurs et la photographie n°16 montre des notables suivis par des officiers défilant sur un boulevard. Par contre, les soldats sont visibles de part et d’autre du cortège, l’arme basse. La n°19 a été prise depuis le même emplacement que les 14 et 16 mais plus tard puisqu’elle montre cette fois-ci des militaires en train de défiler arme à l’épaule.
Amiens possède plusieurs grands boulevards à l’ouest et au sud. Il y a deux possibilités : le boulevard du Mail ou le boulevard de Belfort. Toutefois, sachant que le défilé allait dans la direction de la gare du Nord, à l’est de la ville, et l’on voit nettement que le boulevard tourne sur la droite sur l’image à l’arrière-plan, j’ai une préférence pour le second. Le virage semble important et il permettait au photographe de prendre cette vue sans être trop éloigné de la gare qui se trouve derrière lui. Il est hélas, impossible de se faire une idée sur place de nos jours (avec Google Streetview) dans la mesure où les destructions de la Première et surtout de la Seconde Guerre mondiale ont entraîné une reconstruction des bâtiments.
Les hommes sont en train de défiler, toujours au milieu d’une foule qui forme un rang de chaque côté du boulevard. Loin d’être un cortège silencieux, Lucien nous aide à imaginer l’ambiance sonore tout au long du parcours et le froid une fois encore.
« Chère Mère
Je t’envoie une vue des funérailles de Picquart je suis approximativement au 3e rang. Vois et sans gants alors tu parles d’une piquette j’ai fait 3/4 d’heures de faction sur le trottoir ensuite j’ai défilé aux sons de la Marche funèbre de Chopin pendant 1h 1/2 dans les rues et arrivé à la gare du Nord nous avons rendu les honneurs et ensuite nous avons défilé en présentant arme au son de Sambre et Meuse devant le corps et devant le général Regnault. Tu parles si on en a bavé par le temps qu’il faisait on était mort. Sur ce je te quitte en t’embrassant ainsi que Jeanne et Louis.
Lucien »
Pour le froid, la période l’a été tout particulièrement, cela fit même l’objet de nombreux articles dans la presse parisienne. L’observation des températures de quelques villes montre que la température n’a probablement pas franchi la barre du zéro ce jour-là.
Pour la musique, elle est de circonstance : la marche funèbre et Sambre et Meuse jouée par un orchestre militaire.
- Photographie n° 30
Le corps est arrivé esplanade de Noyon, juste devant la gare du Nord.
Grâce à la photographie n° 33, la localisation ne fait aucun doute : on y voit une partie du bâtiment facilement reconnaissable, les poteaux métalliques des lignes électriques et un poteau plus clair pour le tramway.
Comme nous l’a appris Lucien dans la carte ci-dessus, les hommes vont défiler devant le corps. Il s’agit peut-être même du début de ce défilé marquant la fin de la cérémonie : quand les troupes rendirent les honneurs en passant devant le cercueil, avant son transfert à la gare.
Quelques détails sont très intéressants sur cette vue.
À droite du cercueil placé sur une prolonge d’artillerie, se trouvent des magistrats en grande tenue. A gauche, deux personnes se détachent : faut-il y voir les deux personnalités de l’État les plus haut placées assistant aux cérémonies, le Président du conseil Gaston Doumergue et le ministre de la guerre, Joseph Noulens ?
Devant le cercueil, un officier tient un coussin recouvert de noir regroupant les décorations obtenues par le général Picquart ; posés sur le dessus, on observe son bicorne et on devine son uniforme.
Pour ce qui est du cérémonial, les cavaliers saluent en passant.
Je complète cette série par trois photographies de la série disponible aux Archives départementales de la Somme. Je pense que la première a été prise au même endroit, au petit matin car l’animation est presque nulle et la lumière particulièrement sombre. Ce qui est certain, c’est que le froid est encore visible : les toits sont blancs de neige.
Pour compléter sur le froid, une autre photographie prise ce jour-là, une fois encore le matin à mon avis. Le sol de la contre-allée longeant le boulevard de Belfort est blanc d’une neige qui colle à l’arrière des uniformes des fantassins. Les soldats sont devant la statue de « La conscience » érigée à Amiens en 1907 en l’honneur de son ancien maire René Goblet.
- Des perspectives
Cette recherche laisse de nombreux points d’interrogation, à commencer par le trajet exact du convoi, ou concernant l’identité des personnes visibles. Deux documents pourraient être d’une aide considérable pour avancer dans la connaissance du déroulement exact des cérémonies : la presse locale, hélas non encore disponible sur internet (d’où le recours à la presse parisienne) et la publication de l’intégralité des clichés pris par ce photographe. En effet, on ne manquerait pas d’y voir toutes les troupes présentes, les lieux traversés, les étapes de la cérémonie. Car cet article extrait de l’Aurore (le journal de Clemenceau, ami du général Picquart), montre qu’elle fut bien plus que ce que j’ai pu en dire à l’aide des images.
Les obsèques du général Picquart
Les obsèques du général Picquart ont eu lieu hier à Amiens au milieu d’une affluence considérable, où l’on remarquait de nombreuses notabilités politiques et militaires. Le train spécial, dans lequel avaient pris place le président du conseil et le ministre de la guerre, les généraux Joffre, Galliéni, Percin, AUger, etc., est arrivé à Amiens à 10h26. Les ministres ont été reçus sur le quai par M. Moullé, préfet de la Somme et les autorités. Le cortège a quitté le quartier général à onze heures. Le 72e régiment d’infanterie, deux bataillons du 128e, un escadron du 19e chasseur et deux compagnies du train des équipages rendaient les honneurs en grande tenue, avec musique et drapeau, ouvrant la marche et encadrant le convoi. Le cercueil, recouvert de l’uniforme du défunt, était placé sur une prolonge d’artillerie, décorée de faisceaux de drapeaux tricolores, immédiatement suivie du cheval d’armes du général, tenu à la bride. Venait ensuite un sous-officier portant sur un coussin de velours noir, recouvert de crêpe, la cravate de commandeur de la Légion d’honneur et les autres décorations de l’ancien ministre. Les cordons du poêle étaient tenus pas MM. Moullé, préfet de la Somme ; Petit, premier président de la cour d’appel ; Rameau, président du conseil général ; Cauvin, sénateur, doyen des parlementaires du département ; Fiquet, maire d’Amiens, et le général Abonneau. Le deuil était conduit par les quatre neveux du général Picquart, MM. Jules, Jean et Paul Gay et Émile Devrot, et par M. Gasrt, ancien député de Seine-et-Oise, son cousin germain. Marchaient ensuite en tête des autorités : MM. Doumergue, président du conseil ; Noulens, ministre de la guerre ; Regnault, procureur général à Amiens, représentant le ministre de la justice ; un officier d’ordonnance représentant le ministre de la marine ; le général Joffre, chef d’état-major général, accompagné de son officier d’ordonnance ; le général Rouvier, ancien chef de cabinet du ministre de la guerre, ancien chef d’état-major du général Picquart. On remarquait dans le cortège : MM. Clemenceau, Murat, Jeannenney, Grosdidier, Henri Chéron, Ratier, Maquennehen, Rousé, sénateurs ; Klotz, Joseph Reinach, Painlevé, Fournier-Sarlovèze, Dusevel, Jouancoux, des Lyons, Lecointe, Magniez et Ternois, députés ; les généraux d’Amade, de Lastours, Rousseau, Archinard, Rabier, Augé, Alix, Toutée, Bridoux, Weiss, Cordonnier, Verrier, Valabrègue, Percin, Bouelle, Faurie, Regnault, Coquet, Duplessis ; le commandant Alfred Dreyfus ; Mathieu Dreyfus ; M. et Mme Labori ; MM. Leblois ; Bertulus, conseiller de la cour d’appel de Paris ; Appel, président de l’Académie des sciences ; Sartiaux, ingénieur en chef, et Pierron, ingénieur de la Compagnie du Nord ; les préfets de l’Oise, de l’Aisne et des départements voisins, et tous les corps constitués de la ville ety du département. Le cortège a traversé les principales rues de la ville, au milieu d’une foule qui était très nombreuse. La prolonge portant le corps du général Picquart s’est arrêtée sur l’esplanade de Noyon. Le général Regnault, commandant la 3e division d’infanterie, qui commandait les troupes, est venu saluer le corps, de l’épée. Les troupes ont ensuite défilé devant la dépouille mortelle de l’ancien ministre de la guerre. Puis le corps a été conduit à la gare, suivi seulement par la famille et les amis du défunt. A la gare, les troupes ont, une dernière fois, rendu les honneurs. Puis le corps a été placé dans le fourgon. La cérémonie était terminée à midi 30. Suivant la volonté expresse du défunt, aucun discours n’a été prononcé. Le cercueil a été placé sur un fourgon pour être dirigé sur Paris, où le corps du général Picquart doit être incinéré vendredi matin au colombarium du Père-Lachaise. Il est probable que la cérémonie qui aura lieu demain matin aura un caractère tout à fait officiel. (…)L’Aurore, 22 janvier 1914, n° 5896. Source : Gallica.
- En guise de conclusion
La Grande collecte est une initiative exceptionnelle : proposer à la population de partager ses documents. Pour les passionnés, cela donne accès à un grand nombre de documents, à de nouveaux témoignages, souvenirs. On ne peut que regretter le choix qui a été fait cette année de ne numériser que trois documents et que les images mises à disposition sur le site Europeana ne l’aient pas été avec une meilleure résolution. L’intérêt ce n’est pas simplement de voir de loin mais bien de s’immerger dans le document. Là, on reste parfois vraiment frustré de ne pouvoir obtenir qu’une image tenant dans un fichier de 300 ko, autrement dit un timbre-poste. En espérant que si l’opération est reconduite, la numérisation soit aussi globale que ce qui a été fait en Allemagne. On peut feuilleter de magnifiques albums photographies (à la résolution toutefois souvent trop limitée aussi).
Pour revenir à cette série de documents, la mise en ligne a permis d’obtenir des photographies inédites sur Internet pour l’instant et de découvrir un événement important du début de l’année 1914. Elle montre l’importance qu’avait l’armée au début du XXe siècle.
Pour ce qui est du général Picquart, son corps fut transféré à Paris où il resta une nuit en gare avant une nouvelle cérémonie officielle. Finalement, son corps fut incinéré, inhumé à Paris avant de rejoindre l’Alsace après l’armistice de 1918. Il est probable qu’il existe d’autres séries de photographies pour cette seconde cérémonie.
- Remerciements :
À Laurent Soyer pour l’aide concernant l’hôtel du 2e CA à Amiens. Ce travail est également un clin d’œil pour son travail d’une grande qualité sur le 72e RI., à découvrir et à suivre sur son blog et sur son site.
- Compléments :
L’occasion de ce centenaire a vu la publication de plusieurs articles sur ce sujet. En voivi une sélection (source : Twitter) :
– Sur le blog Il y a cent ans – Le Petit Comtois du 21 janvier 1914.
– Sur le site Mémorial 14-18.net.
- Sources :
Europeana, consulté en janvier 2014 : http://www.europeana1914-1918.eu/fr/contributions/9764
Archives départementales de la Somme : http://archives.somme.fr/
Dossier de la Légion d’honneur du général Picquart: LH/2150/38
http://www.culture.gouv.fr/LH/LH180/PG/FRDAFAN83_OL2150038V001.htm
Gallica, photographie de l’esplanade de Noyon et de la gare du Nord : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6931610f
Gallica : Le Figaro du 20 janvier 1914 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k290201j/f4.image
Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6476393n/f7.image
Plan d’Amiens en 1894 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8440799q
Le Petit parisien du 22 janvier 1914 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5649536
L’Aurore du 22 janvier 1914 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k753582h/f2.image
D. de Maillhol, Code officiel du cérémonial, Paris, librairie spéciale, 1894, pages 96 et 97. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k104361n
Journal officiel de la République française, 39e année n°165, Jeudi 20 juin 1907. Pages 4274 à 4279. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6476393n
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