Les achats de photos cartes par internet ont leur lot de surprises. Pas mauvaises mais inattendues : unités, détails invisibles sur les numérisations des vendeurs mais qui ouvrent des perspectives inenvisagées… L’exemple qui va être développé ici fait partie de cette catégorie : pliée, floue, non localisée, sans espoir d’en déterminer l’unité, mais son prix dérisoire poussait à voir malgré tout.
- En manœuvres ?
Le flou de l’image empêche toute identification de l’unité, il est même impossible de déterminer avec certitude le grade des deux officiers visibles à cheval, au moins un capitaine, à pied, un sous-lieutenant à priori.
Pas de localisation possible non plus tant le décor n’offre pas de détails significatifs. Tout au plus peut-on évoquer des manœuvres ou une simple marche, ou plutôt d’une halte au cours d’un déplacement, les hommes étant en train de reprendre leur havresac.
L’image est si floue qu’il est bien difficile de distinguer quoi que ce soit avec un peu d’assurance. Il semble que ces hommes portent des bandes molletières. Ce détail n’en fait pas pour autant un cliché pris pendant le conflit. La présence de cannes, ou alpenstocks, ajoutée à ces bandes molletières va dans le sens d’une groupe de fantassins des troupes alpines. Reste à expliquer pourquoi ces hommes portent tous un képi et non la traditionnelle « tarte » (ou béret basque) ?
- Un verso on ne peut plus original
Car c’est bien le verso qui montre la vraie originalité de ce document, non signalée par le vendeur, ce dont je ne lui tiens absolument pas rigueur.C’est la première fois que je floute une adresse. En effet, observez attentivement timbre et oblitération : la photo carte a voyagé en… 1976 !!!
Où est le problème ? C’est une carte postale – presque – comme les autres. Ce n’est pas un ancien combattant qui écrit à un camarade mais un jeune homme amoureux… Le plus amusant est l’allusion au célébrissime match de football Saint-Etienne contre Eindhoven dont il va « écouter la retransmission ». Toute une époque… qui nous éloigne pour le moins de 14-18. Ce 31 mars 1976, c’était le match aller où Saint-Étienne gagna 1 à 0 au stade Geoffroy Guichard grâce à un but de Jean-Michel Larqué. Puis ce fut le match retour, avec un match nul synonyme de finale pour Saint-Etienne. Ensuite, les poteaux carrés sont entrés dans la légende…
La carte fut envoyée le… 1er avril. Faut-il y voir un clin d’œil ?
- En guise de conclusion
Si c’est bien la partie écrite qui est originale, il n’en reste pas moins que l’image peut encore parler, malgré son utilisation bien après sa prise. En effet, si le 10 indique un numéro dans une série, il est possible que d’autres clichés puissent aider à identifier l’unité , le lieu et la date de celui-ci. Par contre, s’il s’agit simplement d’un numéro pour le photographe, ce cliché risque d’être définitivement flou pour nous.
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