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300 jours de Verdun : 3,2 kg font-ils un bon livre ?

TURBERGUE Jean-Pierre (dir), Les 300 jours de Verdun, Paris, Italiques, 2006 (1ère édition), 550 pages.

Avant cet ouvrage, j’avais parcouru deux autres livres afin d’avoir d’abord une vue générale de Verdun pendant la guerre avec celui d’Alain Denizot, puis une vision d’histoire purement militaire avec celui d’Allain Bernède. Le point commun de ces deux livres est leur vision d’histoire militaire assez abrupte, désincarnée, pratiquement déshumanisée. Ils donnent toutefois des clefs indispensables à la compréhension de la fameuse bataille, le premier en la replaçant dans une série de combats autour de la ville, l’autre en montrant les étapes successives des combats de 1916.

J’ai ensuite complété mes lectures par quelques chapitres du Péricard. Cet ouvrage reste la référence sur la bataille, bientôt un siècle après sa publication car il a réussi à mélanger avec brio les aspects tactiques avec les témoignages. On peut lui reprocher son héroïsation du combattant français, il est tout de même loin d’autres ouvrages réellement caricaturaux. À défaut de m’offrir le Péricard, j’avais acheté une réédition du Lefebvre, ouvrage dans la même veine que dans son prestigieux aîné. Il cherche à proposer un récit quotidien agrémenté de témoignages parlants, forts.

Et puis est sorti Les 300 jours de Verdun. Vu la masse – 3,2 kg tout de même – et les 550 pages, malgré un prix très important, j’ai acheté cet ouvrage. Il fait bonne impression : une photographie connue en couverture avec ces poilus bien dans l’image qu’on s’en fait, ces teintes terres et noires, ces lettres de sang. Le papier glacé et impression de qualité, la documentation est riche car en provenance du SHD. Il faut précise qu’en 2005-2006, le SHD me paraissait être une fonds documentaire inaccessible et j’avais un réel enthousiasme à l’idée de découvrir des documents de première main sur la bataille. On parle tout de même de 1500 illustrations ! J’avais de grosses attentes vis-à-vis de ce livre, espérant en le lisant avoir entre les mains tout simplement le nouveau Péricard !

La quatrième de couverture, reprise dans ce texte lors de la réédition en 2016, insiste beaucoup sur un point « Un an pour donner à cette matière éditoriale d’une richesse jamais atteinte le traitement artistique qu’elle appelait ».
https://theatrum-belli.com/reedition-dun-maitre-ouvrage-sur-les-300-jours-de-verdun

« Traitement artistique », « matière éditoriale », deux mots qui montrent qu’on veut donner à une masse l’apparence d’un beau livre. Comment cela se traduit-il dans la publication ? Le fond et la forme donnent-ils une vision complète et dense de la bataille ? À quel public s’adresse ce « beau livre » ? Ce sont autant de questions auxquelles je cherche à donner une réponse tant ce livre est resté pour certains LA référence des livres sur Verdun, le seul qui ait fait l’objet d’un marketing poussé lors du Centenaire de la bataille et celui qui reste souvent cité sur Internet.

Faire l’histoire d’une bataille est difficile. Il faut trouver le savant mélange entre les témoignages qui collent le lecteur au cœur de l’action, la mise en perspective, la recontextualisation des combats. C’est là que devient visible la ligne de fracture entre un livre qui s’adresse à des lecteurs éclairés, sans idée de groupe supérieur mais de curieux a-minima de la période, et le grand public. C’est bien à ce dernier que s’adresse le marketing : poids, nombre d’illustrations, vocabulaire de la 4e de couverture comme « heures de gloire », rendre aux obscurs, aux sans grandes (…), dont le rôle est souvent oublié, l’hommage qui est dû à leur sacrifice ». On est dans la mémoire et non l’histoire.

L’ouvrage suit donc au quotidien la bataille. Le premier chapitre porte sur le début de la guerre jusqu’en 1916 et sur les prémices de la bataille. Le style de l’ouvrage est déjà là : du texte en masse, mais mélangeant récit historique, courts extraits de témoignages en marge, masse d’illustrations plus ou moins en lien avec la période. Sont intercalés des apartés autour d’un personnage (de Gaulle par exemple), des textes plus anciens, illustratifs et probablement signifiants aux yeux de ceux qui les ont choisis. On les reconnaît par une heureuse présentation et une police de caractère différente.

D’autres polices de caractères spécifiques ont été utilisées : une imitant l’écriture manuscrite en présentation des témoignages français, une en écriture gothique pour les témoignages allemands. Ni l’une ni l’autre ne sont facilement lisibles.

La part belle de l’ouvrage se concentre évidemment sur les 300 jours de la bataille, du février au 18 décembre. Chaque chapitre se focalise soit sur une journée particulière, soit sur un groupe de jours réunis en raison de la situation tactique sur le terrain. Rien à redire sur ce choix, il met en évidence des journées critiques de la bataille sans pour autant passer sous silence les autres. Il forme une chronologie continue, mais l’absence de sous-titres rends difficile le repérage. Ce n’est en réalité pas un gros problème. En effet, l’ouvrage ne donne pas une vision globale de la bataille au quotidien, mais se focalise sur un secteur. En juin 1916, c’est le sort du fort de Vaux qui est au centre des textes. Il donne réellement la fausse impression qu’il ne se passe rien ailleurs. Il est reproché page 538 que Péricard a un « ton encore à l’exaltation de l’héroïsme des poilus qui ont « tenu » envers et contre tout ». Pourtant les 300 jours ne parviennent pas à donner une idée aussi précise du maelstrom que fut la bataille aussi bien que le fit, avec ses défauts, Péricard. Les historiens militaires sont aussi critiqués car ils sont « souvent tentés de ramener les combats à une succession d’opérations ». Mais l’ouvrage ne parvient pas à prendre du recul. Il est toujours centré sur le regard français, et les ajouts de bribes de témoignages allemands n’y changent rien ; la vision de la bataille donnée est bien une succession d’opérations qui délaisse systématiquement les opérations moins importantes ou le quotidien autour du secteur au cœur de l’action. La majorité du récit est au niveau de la division d’infanterie, parfois on descend au niveau du régiment, sans que les liens ni même la signification de ces terme ne soient expliqués. Les épisodes légendaires ont évidemment leur place. Par exemple la tranchée des baïonnettes est remise dans son contexte de juin 1916, sans que ne soit expliqué le fin mot de l’histoire. On parle de l’enfouissement de deux sections sous les bombes, à la fin du livre on mentionne qu’il s’agit d’une légende, sans expliquer comment ces hommes se retrouvèrent enfouis ainsi ! Ainsi, même quand le récit se veut plus détaillé, il ne l’est en fait pas, restant sur des généralités, n’apportant rien de nouveau ni de précis. Une sorte d’éphéméride de combats dans la bataille qui ne réussit pas à convaincre tant il aurait été possible de faire autrement avec la masse de place disponible.

Voici ce que donne une page de texte du livre.


1. Photographie non prise le jour et sur le lieu. Illustration.
2. Photographie non prise le jour et sur le lieu. Illustration.
3. Photographie non prise le jour et sur le lieu. Illustration.
4. Copie de document du secteur non repris dans le texte.
5. Copie de carte où seule le village de Bras est visible. Illustration.
6. Photographie d’un objet d’illustration sans explication ni présentation. Un objet introduit chaque journée dont la référence est à chercher page 550.
7. Résumé de la journée dans un secteur.
8. Texte de présentation des opérations de la journée
9a. Témoignage d’un soldat français sans date.
9b. Témoignage d’un officier allemand sans date.
10. Légende des documents 1 à 5.

Autre exemple, pages. Un document signé Pétain est reproduit. Mais ce n’est pas un original : il est tronqué, recopié à l’aide d’une police de caractères imitant les machines à écrire. Probablement choisie pour densifier le propos du document, la mise en scène aurait pu être indiquée.

Le choix de mettre des photographies sur des doubles pages permet d’admirer les clichés en grand. Avec le défaut qu’une partie du cliché est difficile à voir. Le choix de cliché est propre à l’équipe de rédaction. Toutefois, ce ne sont que des illustrations sans étude particulière ni mise en relation avec le texte.


Dernier type d’illustrations, les images en fonds de texte. Outre le fait qu’elles ne sont que purement décoratives, elles sont parfois de qualité médiocre.

  • Une cartographie réduite au strict minimum

Un récit aussi ambitieux nécessite un support cartographique à la fois pour que le lecteur se retrouve dans les nombreux lieux cités et dans les mouvements des lignes qui évoluent au fil des offensives et contre-offensives des belligérants. Il y a des cartes, mais une fois encore, elles sont un support, visible sur la première illustration de cet article est significative : les autres documents masquent plus de la moitié du document au point qu’à part voir « Bras », on se demande quel est l’intérêt ? Page 83, une expérience intéressante : positionner une photographie aérienne et le canevas de tir de la période. Mais une fois encore, deux autres photographies sont placées sur le document, ainsi que la légende. Le SHD recèle des trésors en terme de cartes et de plans, mais le choix a été d’en faire exclusivement des illustrations, sans allusion dans le texte. Il y a de beaux exemples, comme page 339 où une carte du secteur de Thiaumont est imprimée en pleine page. Pourquoi ne pas l’avoir fait pour d’autres secteurs ? Certes, il y a au début de chaque mois une carte du principal secteur, mais elle est sans explication et souvent surchargée d’autres documents. Il y en a même parfois sur deux pages, comme pour le secteur de Douaumont-Fleury pages 330-331, sans surcharge d’autres documents, mais toujours pas sur les autres secteurs que celui du centre de la bataille.

Reprenant une technique utilisée par d’autres sur la bataille de Verdun, un document est joint au livre. Il a une taille légèrement supérieure à deux feuille A3 réunies. Sur sa face interne, il réunit une carte du secteur avec les lieux de mémoire au centre et sur ses volet un plan des lieux à visiter du champ de bataille exclusivement rive droite et les lieux à visiter – en lien ou non avec la guerre – dans la ville de Verdun. Sur sa face extérieure, au centre la même carte mais sans les lieux de mémoire et avec l’indication des lignes de front à cinq dates différentes et cinq petites cartes montrant trois « Temps forts » dont un non daté, et deux « points chauds », le Mort-Homme et la cote 304 au 1er juin 1916. L’idée de pouvoir extraire une carte pendant la lecture est une excellente idée. Mais pourquoi ne pas avoir intégré les autres petites cartes dans le texte ? Peut-être ne s’intégraient-elles pas dans la charte graphique ?

  • Documents figurés ou illustrations ?

Ma conclusion concernant les images est 1500 illustrations mais à quel prix ? Des objets de collection sans mise en relation dont la légende est reléguée en fin d’ouvrage en petits caractères, des clichés mis dans tous les sens parfois cinq sur une même page, avec des superpositions, des fondus.

Page 129, on trouve un autre exemple du problème avec certaines illustrations : elles n’ont pas été prises à Verdun. Il s’agit de la fameuse photographie prise à Vermandovillers en septembre 1916.

La double page suivante, un bel autochrome d’un poste de mitrailleuse par Albert Samama. Pourtant aucune légende ne mentionne sa présence à Verdun, encore moins pour l’année 1916. Une illustration donc.

Dernier exemple d’image problématique, page 247, ainsi légendée : « Cette image est sans doute l’une des seules vraies photographies d’action prises sur le front de Verdun. » Or, cette image est sujette à caution et sa localisation varie de Verdun à la Champagne. Sa composition pose également problème. Le « sans doute » n’est pas suffisant. Un conditionnel aurait pu être le bienvenu ici pour mettre en avant l’absence de source à cette image dont on ne sait dans quelle circonstance elle fut prise : reconstitution, capture d’écran d’un film, photographie authentique.

  • Des témoignages isolés

Concernant la masse de témoignages, la plupart du temps elle est sans indication précise de la source à l’exception du nom et du grade. Aucune indication sur la règle de transcription utilisée, impossible sans un long travail de retrouver si le témoignage a été publié, s’il provient des fonds de Meaux, Verdun ou du SHD. Seules les illustrations font l’objet d’une demi-page de sources qui n’indique non pas la cote mais juste le service l’ayant fourni. Pas de bibliographie non plus : à partir de quels ouvrages le texte a-t-il été construit ? Impossible de le savoir, sauf à entreprendre des recherches fastidieuses parmi les services qui participèrent au projet.

Les témoignages d’où viennent-ils ? En l’absence de références, on reconnaît des textes déjà publiés comme celui de Delvert. Celui d’Alfred Salabelle du 74e RI est assez parlant :

– Reprise d’un témoignage publié dans le Péricard.

– Modification de la forme du témoignage comme en atteste le tableau suivant (on passe de la troisième personne du singulier à la première). Est-ce lié à l’existence d’un récit dans un service d’archives ou à une coquetterie visant à être plus efficace pour saisir le lecteur ?

– Pourquoi avoir mis deux fois le même témoignage ?

PéricardPage 258Page 261
Le 22 mai, Alfred Sabelle, engagé volontaire à 17 ans, part avec le 74e à l’attaque du fort de Douaumont. Bientôt, il est blessé par un éclat d’obus qui luis fracasse la tête du fémur gauche ; il est mis à l’abri dans un trou d’obus et reste là jusqu’au soir. La soif commence. Au matin du 23 mai, il est relevé et porté au ravin de la Caillette.Engagé volontaire à 17 ans, je pars à l’attaque du fort de Douaumont. Bientôt, je suis blessé par un éclat d’obus qui me fracasse la hanche gauche ; je suis mis à l’abri dans un trou d’obus et reste là jusqu’au soir. LA soif commence. Au matin du 23 mai, je suis relevé et porté au ravin de la Caillette.A l’attaque du fort de Douaumont, je suis blessé par un éclat d’obus qui me fracasse la hanche gauche ; je suis mis à l’abri dans un trou d’obus et reste là jusqu’au soir. La soif commence. Au matin du 23 mai, je suis relevé et porté au ravin de la Caillette.

Outre les problèmes sur la forme, ce type de témoignage peut ensuite se retrouver recopié. Ainsi, une récit réécrit, non sourcé devient-il canon aux yeux de lecteurs. Un exemple avec ce récit en particulier :

http://www.lesfrancaisaverdun-1916.fr/fortifications800.htm
Consulté le 26 février 2021.

  • Annexes et bibliographie

Alors même que toutes les revues publiées s’efforcent de donner des pistes de lectures, fussent-elles les ouvrages des rédacteurs, ici rien. Pas une page consacrée aux autres ouvrages sur le sujet, aux témoignages utilisés et à lire. Un peu comme si cet ouvrage effaçait tout le reste, qu’il rendait inutile la lecture des autres puisque la substantifique moelle est extraite.

Ainsi, pour le passionné ou un historien qui connaîtrait d’autres ouvrages, celui-ci n’apporte pas grand-chose, les documents étant inexploitables, les témoignages réduits et difficile  retrouver ensuite, le récit quotidien pas plus réussi qu’un autre et l’appareil scientifique simplement inexistant.

Pour le grand public, une fois encore, c’est un « beau livre », riche de multiples illustrations, mais est-ce un format facilitant la lecture ? Ou est-ce une masse belle en apparence qui prendra la poussière sur une étagère ? Plus simplement, y a-t-il encore un lectorat de masse pour ce type d’ouvrage à une époque où la dématérialisation est reine, où on regarde de plus en plus et on semble lire de moins en moins ?

Si ce livre est une référence, c’est à défaut d’un autre choix. Les livres récents sur Verdun sont plus techniques ou sont des témoignages, jamais les deux. La vraie question est de savoir si l’idéal n’aurait pas été simplement de rééditer le livre de Péricard qui a ses défauts mais a l’énorme avantage d’avoir fourni un récit d’une densité et d’une richesse que « Les 300 jours » ne parvient pas à égaler. Après, cet avis n’est pas un bon pour envoyer les stocks au pilon. Je me doute que les 300 jours continuera de se retrouver en vente dans toutes les librairies des musées liés au conflit. Aux yeux de beaucoup, il restera probablement une somme inégalée, à mes yeux il restera une occasion manquée où les images ont été mise au service de la forme au lieu du fond, où des acteurs ont voulu apporter chacun leur contribution aboutissant à un patchwork de textes et d’illustrations collés les uns aux autres. Certes, tous les thèmes sont abordés, les infirmières, les ouvrières, l’aviation, l’armement en général, les Allemands, les pigeons, le contrôle postal, le repos, la gendarmerie, les personnages célèbres, mais dans un joyeux mélange qu’aucune table des matières ne vient aider à retrouver. L’impression étant que le texte a été écrit d’un côté et qu’on a ensuite cherché à mettre des illustrations en face, sans lier clairement les deux le plus souvent (il y a évidemment des illustrations qui collent parfaitement à l’événement relaté, page 82-83 pour les combats de Douaumont par exemple).

On ne peut que regretter qu’une petite bibliographie et un lexique n’aient pas aussi été ajoutés aux quelques annexes. Si ce livre s’adresse à tous les publics, un tableau des régiments ayant participé à la bataille aurait permis à certains de se rendre compte qu’un aïeul a pu y participer. Ou un texte sur la médaille de Verdun, le tourisme de mémoire… Il y avait moyen de fournir au lecteur une ouverture un peu plus « pointue » qui existe dans d’autres ouvrages (non cités puisque pas de bibliographie).

  • En guise de conclusion

Ce livre est donc un livre où l’objectif a été de faire « beau » avec les documents, de raconter sans chercher à donner une vision complète. Le travail fut considérable, je n’en doute pas, mais les choix plus discutables. Illustrer avec des images qui ne sont pas de la bonne période, mettre des extraits de témoignages, faire apparaître des thématiques au milieu du récit, je n’ai pas accroché à cette proposition éditoriale. Elle n’a pas la rigueur attendue pour en faire un « maître ouvrage » sur le sujet. Pour le grand public, c’est un beau livre qui donne un aperçu complet du sujet et donne envie d’être feuilleté. A ce prix, je pense que plus d’une personne s’est dit que cela faisait un beau cadeau pour un curieux de la période ; sa deuxième édition est d’ailleurs épuisée au moment où ce texte est publié. Un beau livre qui flatte son éditeur, ses mécènes, les institutions qui y ont participé. Un belle vitrine rééditée à l’occasion du Centenaire. Je ne sais pas si cette réédition a apporté autre chose qu’un changement de couverture (qui est passée du noir au blanc). Je doute que les pages et le texte aient été remaniés. Peut-être les discours officiels du début et les acteurs institutionnels qui ont pu changer en dix ans.

Je referme ce livre et je le replace dans ma bibliothèque où il est resté, sagement, depuis 2006.


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