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2 – Aurillac, 139e RI, sans date.

Cette photo-carte est bien avare en informations : pas de date, pas de lieu, aucune correspondance et donc pas de noms… Pourtant, il y a quelques indices qui permettent d’en savoir un peu plus.

Premier constat : 80 hommes figurent sur cette image. Ce groupe important ne correspond à aucun effectif théorique (compagnie, peloton ou section). Ils entourent des officiers et sous-officiers qui ne portent pas de bourgeron à l’inverse de tous les autres hommes. Les uniformes nous indiquent que le cliché a été pris avant 1915. Un autre élément va nous permettre de montrer sans grand doute qu’il date d’avant 1914.

  • Au 139e RI

Seul un zoom important sur l’image permet d’en savoir un peu plus. Le régiment en question : il s’agit du 139e RI d’Aurillac. Le képi du capitaine à droite du gros plan ci-dessus (avec trois liserés) et celui du sous-lieutenant (un seul liseré) à gauche portent clairement le numéro de ce régiment.

C’est avec un zoom important qu’il va être possible d’en apprendre encore un peu sur le contexte de la prise de cette photographie.

  • Au 139e RI pour une période d’exercices

Le titre dit clairement les choses : je pense que ce cliché a été pris lors d’une des deux périodes d’exercices obligatoires pendant que les hommes sont dans la réserve de l’armée d’active. Comment en suis-je arrivé à cette conclusion ?

Plusieurs hommes visibles portent une alliance, signe qu’ils sont mariés (même si, comme l’homme au centre de l’image ci-dessus, il ne l’a pas mis au bon doigt !). Rares sont les hommes jeunes déjà mariés au moment de leur service militaire. D’autres éléments me font penser qu’il s’agit de soldats participant à leur deuxième période d’exercices, 6 ans après la fin de leur service actif.

Ces visages ne sont pas ceux de jeunes hommes, ils sont plus proches de la trentaine que de la vingtaine. Il y avait une période d’exercices 6 ans après la fin du service, donc vers 29 ans. Ce qui me semble assez bien coller.

Quant aux uniformes, ils plaident pour des exercices (comme le décor, une prairie avec une route visible à l’arrière plan et non une caserne). Cela pourrait être une explication à cet effectif qui ne correspond pas aux effectifs des unités dans l’infanterie (mais il y a d’autres explications possibles).

Il est toutefois impossible d’en dire plus : la photographie a-t-elle été prise à l’occasion de manœuvres ? Au début ou à la fin de la période ? Peut-être a-t-elle été prise lors d’exercices au camp de Bourg-Lastic où le 139e allait régulièrement et non dans les environs d’Aurillac.

  • Encore un détail

Les cartouchières sont d’un modèle ancien (1877 modifié par l’ajout d’un crochet de suspension au brelage, ou 1882). Cette modification ayant été effectuée à partir de 1892, la photographie est donc postérieure.

  • En guise de conclusion

Une fois encore, en l’absence de correspondance ou d’informations précises sur la localisation et la date, impossible d’aller plus loin dans l’étude de ce cliché. Il n’en reste pas moins riche en détails qu’une numérisation fine permet d’observer.


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