
Né en 1893, ce jeune parisien a commencé sa carrière sportive professionnelle par un combat le 30 octobre 1910. Il est déjà connu pour être champion de France amateur des poids mouches (moins de 46 kg à l’époque).

L’année 1913 est importante : elle marque son accession au titre de champion de France des poids mouches par décision de la Fédération Française de Boxe suite à sa victoire le 1er février sur Wever. Cette attribution par décision fédérale n’est pas sans créer la polémique : « Une seule victoire lui a valu le titre : il a battu Young Wever, qui n’était d’ailleurs pas champion. Mais les autres poids mouches (…) ne faisaient pas exactement le poids à l’époque (…). » note La Dépêche dans son numéro du 20 octobre 1913, terminant par un lapidaire « veinard de Bousonnie ».
C’est aussi l’année du début de ses obligations militaires. Mesurant 1,56 m et exerçant la profession de boxeur, il est bon pour le service armé. Cependant, il obtient un sursis. Il se marie le 30 août 1913 et devient la même année champion de France des poids mouches. Le 30 juillet 1914, il perd son combat au Cosmopolitan Gymnasium à Plymouth au Royaume-Uni.
Une fois la mobilisation décrétée, il rejoint le 45e RI le 11 août 1914. N’ayant aucune instruction militaire, il ne peut être envoyé en renfort après les terribles pertes de l’été 1914. Étant à l’entraînement au dépôt, il peut participer à un dernier combat, perdu, le 10 octobre 1914. Ce fut son seul KO.
Il rejoint la 5e compagnie du 45e RI le 9 novembre 1914. Il est évacué une première fois le 23 janvier 1915 pour 8 jours, puis définitivement le 19 mars 1915. Sa fiche matricule ne mentionne aucune blessure, il s’agit probablement d’un problème de santé.
En octobre 1915, son père écrit à L’Auto pour rassurer les lecteurs. En effet, l’annonce dans un précédent numéro de la mort d’un Achille Bouzonie pourrait créer de la confusion avec le sort de son fils. Il indique qu’à cette date, il est au dépôt du 45e RI, 27e compagnie, inapte suite à une blessure au genou.
Hospitalisé jusqu’en novembre 1915, il est déclaré « inapte deux mois » par la commission de réforme de Lorient. Cette dernière le classe « service auxiliaire » en janvier 1916. À partir de mars, il est détaché à la Poudrerie de Toulouse. Il ne retourna jamais au front, fut démobilisé le 3 avril 1919. Le certificat de bonne conduite lui fut refusé, ce qui laisse imaginer des difficultés avec l’autorité militaire, à moins qu’il n’ait fait usage de ses poings.
Dès le 9 juin 1918, il reprend la compétition pour le titre de champion de France des poids mouches. Il lutte surtout pour reconquérir ou conserver le titre de 1919 à novembre 1922. Il défie le champion du monde Jimmy Wilde et essaie de concourir pour le titre de champion d’Europe des poids coqs, mais ses demandes ne sont pas retenues (Source).

Source : Agence Meurisse, MEU 88130-92589
Sa carrière prend fin le 6 mai 1923. Son palmarès est de 38 victoires, 13 défaites et 5 nuls pour 56 combats. Il reste soigneur et arbitre lors de réunions de boxe. Sa carrière civile dans le commerce de vin est marquée par une faillite fin 1934 (Source).
Il est décédé à 55 ans en février 1948 (Source).
Pour vos recherches, on trouve fréquemment l’orthographe « Bouzonie » dans la presse.
- Sources Bouzonnie :
Sa carrière pugilistique : https://boxerlist.com/fr/boxer/albert-bouzonnie/11436
Archives de Paris :
D4R1 1725 : fiche matricule de Bouzonnie Maurice Albert, classe 1913, matricule 4072 au bureau de recrutement de Seine 1er bureau.
Gallica :
Photographie en 1913 : Fonds Roll, ROL 25617
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53114605p
Photographie en 1921 : Agence Meurisse, MEU 88130-92589
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9053411s
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